Hervé Gourdel n’est pas mort au nom de l’islam. Jamais l’islam ne s’acharne sur un simple guide de montagne. Jamais il ne fait rouler la tête de l’innocence. Jamais il ne donne dans la lâcheté de l’embuscade.
Jamais il ne fait, arbitrairement de veuve ou d’orphelin. L’indignation de la France et du monde se comprend. Elle se comprend davantage au Mali dont le premier martyr de la guerre contre l’obscurantisme, le Français Damien Boiteux a renouvelé la fraternité de sang. Car le dire c’est justifier l’inacceptable, on ne peut pas dire que les vampires du jour ne sont que la conséquence de la dérive américaine en Irak. Car le dire c’est justifier l’inacceptable, personne ne peut dire que ce touriste innocent a été tué parce que la France ne s’est pas déculottée face aux ultimatums des extrémistes. Rien ne justifie ni la cruauté d’hier. Rien ne justifie les meurtres précédents. Rien ne justifie cette seconde génération d’une idéologie monstrueuse, collectionnant les têtes et cultivant l’intolérance. En violation totale de l’enseignement humaniste de l’islam respectueux de la différence, en particulier de la religion chrétienne qui, en Abyssine et pendant de longues années, donna asile aux compagnons du prophète Mohamed alors persécutés chez eux par les Mecquois païens. Et aucun sensationnalisme, aucune raison d’Etat ne doit nous détourner de la vérité. La Kabylie n’est pas le berceau impuissant d’une nouvelle bête nourrie à l’hormone irako-syrien. Les meurtriers d’hier sont les mêmes que ceux qui ont fait du Sahel une poudrière, du Nord malien un mouroir et du Sahara un entrepôt d’otages occidentaux. Ce sont les mêmes qui ont signé In Amenas, Aguel Hock, Konna et bien d’autres horreurs. Ils sont forts de nos compromissions et de nos raids sélectifs. Oui, les nouveaux griefs ne sont que des variables. La constante, ce sont les Iyad Ag Ali, Moktar Belmoktar, Abdelmalik Droukdel et toutes les raisons qui font qu’ils soient encore là, Prêts à frapper et à endeuiller.
Adam Thiam