Le Président burkinabé de transition, le capitaine Ibrahim Traoré a nommé par un décret présidentiel, lu à la Télévision publique dans la soirée du lundi 25 octobre, une équipe gouvernementale de 23 membres.

Ibrahim Traoré, 34 ans, a désormais toutes les clés en main pour imprimer sa marque à la gouvernance du pays jusqu’en juillet 2024, et surtout faire face efficacement et en toute urgence au péril terroriste qui freine le développement du Burkina Faso depuis 2015.

Après avoir nommé vendredi dernier Appolinaire J. Kyelem de Tembela Premier ministre, le Président Traoré a désormais à sa disposition un Gouvernement de mission pour affronter en urgence les énormes défis qui se dressent devant son pays.

L’équipe formée ce 25 octobre a la particularité d’avoir reconduit cinq ministres du précédent Gouvernement et comprend cinq femmes. les ministres reconduits sont Bassolma Bazié, ministre de la Fonction publique, Olivia Rouamba, ministre des Affaires étrangères ainsi que son ministre délégué Jean-Marie Karamoko Traoré, Robert Lucien Kargougou, miniustre de la Santé, et Aminata Zerbo ministre de la Transition Digitale).

Autre particularité de l’équipe Traoré I, elle renferme 3 officiers, dont le colonel-major Kassoum Coulibaly qui hérite du portefeuille de la Défense et des Anciens combattants. Il sera en première ligne dans la définition de l’architecture de riposte idoine contre le terrorisme, une priorité nationale dans cet Etat sahélien.

Dans cette nouvelle équipe, d’autres officiers font leur première expérience ministérielle. Il s’agit d’une part du colonel Boukare Zoungrana qui se voit confier le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (autre acteur-clé de la lutte anti-terroriste) et d’autre part, le colonel Augustin Kaboré qui s’est vu confier le maroquin de l’Environnement.

La Transition au Faso dispose depuis le 14 octobre dernier d’une Charte prévoyant la nomination d’un Gouvernement n’excédant pas 25 membres et une Assemblée législative transitoire de 71 membres.

Ce pays a perdu le contrôle sur 40% de son territoire à cause de la permanence des attaques djihadistes depuis 2015. En prêtant serment pour la Transition, Ibrahim Traoré a promis de n’avoir pour boussole que le peuple et de défendre uniquement ses intérêts. Il a par ailleurs confié que l’Etat burkinabé doit désormais affronter une armée structurée de djihadistes, contrairement à la guerre asymétrique que livrent jusqu’à présent les Forces burkinabé à la kyrielle de terroristes sur leur sol.