s 21 jours de la campagne présidentielle à dire uniquement : «Pour l’honneur du Mali, le bonheur des Maliens, le Mali d’abord». Peut-être que les Maliens ne l’ont pas compris, sinon c’était pour leur dire qu’il n’a aucun projet pour le Mali, à part ses slogans creux. Aujourd’hui, les plus avertis commencent à comprendre que nous sommes en face d’un président sans programme, un Premier ministre moche, des ministres qui ne font qu’occuper leurs postes pour la forme. Un gouvernement pléthorique inefficace.
Ils ont tous battu campagne dans leurs localités pour les listes Rpm, avec les moyens de l’Etat, des menaces et des intimidations. Les populations de la Commune II en savent quelque chose, où le fils du président a menacé la jeunesse de ce quartier. Ségou, Sikasso et Kayes étaient sous la pression de plus de 7 ministres qui étaient dans les véhicules de l’Etat, avec les moyens de l’Etat. Les directeurs régionaux ont été mobilisés, le ministre Mohamed Diarra est une parfaite illustration. Les ministres d’IBK ont montré leurs muscles partout, même contre des listes de leurs alliés, notamment à Gao, Tombouctou et Nara. Et pourtant, les Maliens moyens pensaient qu’IBK allait faire une rupture immédiate dans le sens de la souveraineté du Mali, mais hélas.
L’homme, sans programme, est devenu un grand parolier du Mandé, Mandé Kouma Bafolo. De grands discours, des propos à l’emporte pièce pour soulager les Maliens, sans quoi IBK même sait que son parti n’a pas de cadres et que le premier choix qu’il a fait, n’a pas été du goût des Maliens. Pour comprendre qu’IBK n’a pas de programme, il faut faire un tour dans les ministères où les responsables des différents départements, disons les techniciens, sont à pied œuvre pour faire des programmes de travail par département, avec déclinaisons des actions à mener. Et c’est la primature qui fera la synthèse de ces documents pour sortir un programme.
IBK est un spécialiste des voyages avec une taille de délégation qui dépasse tout entendement. Les Allemands étaient surpris de voir la taille de la délégation du président malien : plus d’une vingtaine de personnes, tout comme à Bruxelles. IBK ne se soucie pas de ce que ça peut coûter au contribuable malien. Le président malien voyage comme un roi, il va avec toute la famille royale.
IBK a actuellement trouvé un autre moyen pour faire dormir les Maliens : l’arrestation des magistrats, tout comme l’affaire du général Sanogo. Personne n’est contre l’inculpation du général Sanogo, mais au moment où Sanogo est arrêté, d’autres Maliens bénéficient des circonstances plus qu’atténuantes : des rebelles, terroristes et narcotrafiquants sont élus députés Rpm à Kidal ; des gens qui ont égorgé les soldats maliens… Pourquoi IBK ne les met pas alors à la disposition de la justice ? Pourquoi cette justice à double variante selon qu’on est du Sud ou du Nord du Mali ? IBK est venu trouver des rebelles sous mandat, mais il les a libérés. Comme pour dire que le «Mali d’abord», c’est une justice pour régler des comptes. Sinon comment IBK va jusqu’à intimider des candidats, alors qu’ils ont été convoqués entre les deux tours des législatives, à la gendarmerie au profit de la liste de son fils Karim, notamment le candidat Mamadou Fofana dit Mandjou en Commune II ?
Aujourd’hui, il est clair que le Rpm et ses alliés n’ont pas de cadres, encore moins de techniciens à hauteur de satisfaire les Maliens. Il faut pour cela débaucher, même des actions ont été entreprises auprès des journalistes, des hommes de droit, pour ne pas dire tous les secteurs. Le tout est commandé par le puissant Secrétaire général de la Présidence qui gère, comme il veut, certains dossiers avec les ministres pour, après, aviser IBK. Plusieurs personnalités, et non des moindres, passent par Toumani Djimé Diallo, comme les conseils des ministres ne sont plus ordinaires au Mali sous IBK, ça se fait par circonstance et événement, pour ne pas dire que le président de la République ne donne aucun pouvoir à son Premier ministre moche. Rien que les cérémonies d’ouverture et de clôture des rencontres. Il ne peut pas diriger un Conseil des ministres avec des ministres qui ont ambition de le remplacer, à la première occasion. Mais, malgré le fait que c’est IBK même qui dirige le Conseil des ministres souvent nuitamment, il y a des choses qui lui échappent, comme les 13 milliards de Fcfa pour construire 7 km de route entre Ségou et San.
Autant dire que la lutte contre la corruption est bien partie sous IBK. Cette somme débloquée n’a-t-elle pas servi à financer la campagne des listes RPM ? En tout cas, «l’honneur du Mali, le bonheur des Maliens» est bien en panne.
Kassim TRAORE
SOURCE: Le Reporter