Face aux leaders et représentants de six formations politiques de l’opposition (URD, PARENA, FARE, PDES, PRVM Faso KO, PS Yelen Kura), le président de la République n’a abordé dans son intervention que deux points phares : Ebola et pourparlers d’Alger. Avant d’in former ses interlocuteurs sur la » bonne nouvelle » de l’approbation par la Banque Mondiale du document de politique économique du Mali ouvrant de facto la voie à la facilité élargie de crédit (FEC) à notre pays.
Cette rencontre, qui a commencé à 15 h10, s’est terminée peu après 17 heures. IBK, en présence d’une trentaine de ses collaborateurs, dont le Premier ministre Moussa Mara, le Conseiller spécial et porte-parole Blaise Sangaré, le Directeur de Cabinet Toumani Djimé Diallo, s’est entretenu avec l’opposition sur » la situation politique du moment « . Il a abordé principalement la question portant sur l’épidémie Ebola et les pourparlers d’Alger. Après son exposé, il a invité ses interlocuteurs, Soumaïla Cissé, Me Demba Traoré et Mody N’Diaye de l’URD, Tiébilé Dramé et Mme Bintou Maïga du PARENA, Souleymane Koné, Sinalou Diawara, Amadou Cissé des FARE, Amadou Sidibé du PRVM Faso Ko, Amadou Koïta PS Yelen Kura, Amadou Abdoulaye Diallo du PDES, à s’exprimer.
Le leader de l’URD a réaffirmé, à propos d’Ebola, la nécessité de fermer temporairement la frontière. Il a ensuite, concernant les négociations d’Alger, regretté le fait que le chef de l’Etat ne les invitât à parler du sujet que comme un faire-valoir, étant donné que la délégation gouvernementale était déjà repartie sur la capitale algérienne pour y entamer la 3ème phase de ce dialogue. Il a réitéré que le document de synthèse issu de ces discussions n’est pas bon en résumant les réserves de son parti.
Pour sa part, Tiébilé Dramé du PARENA, plus poignant, a dénoncé la » négligence coupable, la rétention de l’information et la lenteur dans la réponse gouvernement face aux dégâts causés par le virus « . Il a indiqué que l’imam guinéen qui est décédé d’Ebola l’a été le 27 octobre. Et que l’OMS-Guinée a informé le gouvernement malien le lendemain 28 octobre des causes du décès avant de déplorer l’inaction des autorités gouvernementales.
Sur Alger, le président du PARENA a indexé la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal en mai 2014 comme étant la conséquence des difficultés dans ces pourparlers.
Il a abordé l’affaire de l’avion présidentiel avec une série de questions dont celle relative au prix exact de cet aéronef. Et Tiébilé Dramé d’insister sur la nécessité pour IBK de s’adresser à la nation, parce » ces scandales ont miné la confiance des citoyens… ».
D’autres intervenants comme Amadou Abdoulaye Diallo du PDES, Souleymane Koné des FARE, Amadou Koïta du PS Yelen Kura, ont exprimé diverses autres préoccupations touchant aux points évoqués par le chef de l’Etat.
Dans ses réponses, IBK s’est montré offusqué par les questions du leader du parti du bélier blanc relatives à l’affaire de l’avion présidentiel. » Je n’ai d’action nulle part dans le monde et ce n’est pas à 70 ans que je vais devenir un brigand… Je ne suis pas un menteur », a déclaré IBK. Il s’est refusé à s’exprimer face à la nation sur le sulfureux dossier dit des surfacturations. » Je n’ai aucun complexe. Vous m’incitez à m’adresser à la nation. Je ne le ferai jamais. Sans arrogance. Je ne suis pas à la barre « . Et le locataire de Koulouba d’ajouter qu’il partage le souci de transparence avec la classe politique en général et l’opposition en particulier. A propos d’Ebola, le chef de l’Etat a indiqué que la CEDEAO et l’OMS estiment que la fermeture des frontières est inutile. » Ebola n’est pas un fonds de commerce pour nous au Mali « , a-t-il souligné. IBK a relevé qu’il est excessif de parler de « rétention d’information « et que la menace du virus, qu’il suit de près, est en voie d’être maîtrisée. Il a rappelé qu’il a ordonné une enquêtes sur les » négligences coupables « .
Il a ajouté concernant Alger qu’il n’est pas trop tard pour recueillir les propositions des acteurs politiques, rien n’étant pour le moment signé. Les propositions peuvent, avec l’évolution des NTIC aujourd’hui, être versées dans les amendements du gouvernement.
Bruno D SEGBEDJI