En 2013, après le putsch de mars 2012 qui a mis le pays en déliquescence, les Maliens rêvaient d’un changement profond. Le vent d’une nouvelle ère semblait souffler. Alors, militaires, religieux et d’autres couches se sont coalisés pour porter Ibrahim Boubacar Kéïta au pouvoir. Dans l’espoir de le voir redonner une nouvelle vie à la nation. Malheureusement, l’homme d’Inchallah a déçu les espoirs, il a créé la désillusion totale. L’Etat qui était en déliquescence est aujourd’hui en agonie. Il faut vite lui trouver un médecin qui ne pense en premier lieu qu’au Mali à la place de sa famille.
Presque dos au mur, le président IBK s’en prend à tout le monde. Il ne veut plus épargner personne et de façon grossière voire irréfléchie. Toutes choses qui risquent de pousser le peuple à la révolte. Et au pire des cas de pousser les acteurs politiques à ne par reconnaitre les résultats du scrutin du 29 juillet, s’ils ont lieu.
Depuis quelques moments, en l’absence d’un bilan élogieux, le président sortant est devenu féroce. Lui qui avait dit que son pouvoir ne sera pas un plat de gâteau à partager a reconnu tacitement que ce fut le cas. Du coup, ceux avec qui ils étaient sont traités de tous les noms d’oiseaux. Morceaux choisis : “Beaucoup accourent quand le plat est servi, mangent à satiété, et de peur d’avoir à participer à la vaisselle, bien rassasiés, se retirent piteusement.”
“D’autres craignent de s’interroger en sachant les péripéties au jour le jour, en les parfaisant, en en tirant bénéfice, au jour de la reddition des comptes, à l’heure du bilan qu’on hésite à s’approprier, à assumer et à défendre – singulier sens de la dignité !”
“Donc, nous n’avons pas honte aujourd’hui, à l’instar de ces compagnons honteux et de ces opportunistes avérés !
Quel danger pour le Mali, si d’aventure et par pure ambition politicienne, ceux-là venaient aux affaires de ce pays… C’est de cela qu’il s’agit. Il s’agit d’une affaire du Mali, pas de l’affaire d’un homme.”
Dans son défoulement, le président IBK indique : “Donc, chers amis, j’ai le bonheur réel et après ce que les jeunes du Mali viennent de me dire aujourd’hui, il m’est rafraîchissant de vous retrouver tout juste après pour une rencontre de haute solidité, morale, éthique et politique. Oui, là encore, le Mali des hommes de foi, des hommes de dignité, des hommes d’honneur. Je ne suis pas un homme en ambition solitaire. Dès lors que le peuple qui m’a porté là où je suis à travers vous revient avec ce même destin, je ne peux que m’y soumettre, surtout quand cette demande vient d’un fond aussi sincère, aussi fidèle à ce que j’ai senti moi-même venant de ce pays – ce pays prie pour nous, souhaite que nous soyons à ce rendez-vous dans une aussi belle forme qu’aujourd’hui.
Il vous reviendra, mesdames et messieurs de la majorité, d’en décider les conditions de mise en œuvre, en tout respect – quand on vous respecte vous devez respecter, et votre démarche m’impose le respect. A partir de cet instant, et en conformité avec la Constitution du Mali, le collège électoral étant convoqué, à vous de mettre en œuvre votre souhait dont je pense qu’il a l’assentiment de la majorité du peuple malien. Qu’Allah bénisse le Mali !”
A notre entendement, un président sortant doit avoir des arguments, des chiffres en un mot, il doit détenir des preuves des faits qui puissent lui permettre de rempiler. Malheureusement, le grand mandé massa, tombe dans l’invective, la désillusion. Très virulent, il ne rate aucune occasion pour s’en prendre aux opposants des premières heures de son régime. Mais, depuis quelques moments, ses anciens compagnons sont vilipendés, insultés comme si le Mali est une royauté. Monsieur le président, il faut nous épargner d’un conflit postélectoral. Tout simplement en mettant balle à terre. Soit en décidant de ne pas vous portez candidat ou si vous tenez à aller au charbon, il faut avoir des arguments solides pour défendre votre bilan. Au lieu de tenter à vouloir humilier les honnêtes gens jusque dans leur ville natale comme ce fut le cas de Me MountagaTall. Lequel, il faut le dire est un acteur incontournable de la lutte pour le multipartisme et la démocratie au Mali. Aussi, au Mali, il est de notoriété qu’il y a deux raisons fondamentales. Aujourd’hui, votre attitude prouve que la raison semble ailleurs. Car, tout le monde ne peut pas être ingrat. Alors, reconnaissez que votre bilan n’est pas élogieux d’où cette vague de contestation de vos alliés. Personne n’est Dieu et personne ne sera plus au-dessus de la loi. La lutte, grâce à laquelle vous êtes aujourd’hui président fut menée en votre absence mais vous aviez été un des plus grands bénéficiaires. Alors, Monsieur le président, sachez raison gardée !
Boubacar DABO
Source: Zénith Balé