A l’occasion de la célébration, ce 20 janvier 2015, du 54ème anniversaire de la création de l’Armé malienne, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a réaffirmé son engagement à restructurer les forces armées et de sécurité. Pour ce faire, 2015 sera une année charnière, si l’on en croit le chef de l’Etat.
Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République, s’est adressé à la nation la veille de la fête anniversaire de la création de l’armée malienne. Comme à l’accoutumée, ce message fut l’occasion pour le chef suprême des armées de rappeler le contexte de la création de l’armée malienne, jeter un regard sur le chemin parcouru et se projeter dans l’avenir.
Ainsi, le chef de l’Etat a fait remarquer que depuis le départ, en 1961, du dernier soldat français du sol malien, le contexte a changé à maints égards, avec notamment l’évolution géopolitique née de la mondialisation. Toute chose qui a, dit-il, imposé au monde, donc à l’armée malienne, de nouvelles formes d’insécurité qui ont pour noms: le terrorisme et l’irrédentisme, entre autres.
Il a ainsi souligné une nécessaire communauté de destin des armées et des nations face à la nouvelle menace transnationale. «C’est pour précisément cela que nous avons, en votre nom, répondu avec honneur et fierté à l’invitation que le président Hollande nous a faite de nous trouver à ses côtés dans une marche mondiale contre le terrorisme et pour la paix», a-t-il justifié.
Conscient que l’armée symbolise l’indépendance et la souveraineté nationale d’une nation, Ibrahim Boubacar Keïta a réaffirmé son engagement à restructurer celle du Mali.
Ce, pour en faire des forces républicaines motivées, respectueuses de l’Etat de droit, entièrement dédiées à la sauvegarde de l’intégrité du territoire et à la protection des personnes et de leurs biens. «Vouant le plus grand respect, je voudrais dire aux Forces armées et de sécurité que je ne tricherai jamais avec elles. Il faut tirer tous les enseignements des insuffisances et maladresses constatées et les corriger dans le cadre de la nécessaire réforme structurelle actuellement en cours», a-t-il indiqué.
Tout en se félicitant des efforts qu’il a déjà consentis (notamment l’entérinement, le 5 janvier 2015, de la loi de programmation militaire par le Conseil supérieur de la défense), le chef de l’Etat a exhorté le gouvernement «à veiller scrupuleusement à parfaire les capacités de notre outil de défense et de sécurité et ce, en application stricte des récentes résolutions du Conseil supérieur de la défense nationale».
Au sujet du dialogue intermalien, IBK a estimé que ce processus est une occasion à saisir, tout en se félicitant de l’esprit de discipline des forces armées et de sécurité maliennes vis-à-vis du «Cessez-le-feu» du 23 mai 2014 et pour leur aptitude à se contenir face aux nombreux actes hostiles et de provocation dont elles sont souvent victimes.
Toujours est-il que le chef de l’Etat est convaincu d’une chose: «Les groupes armés, quelque soit le temps qu’ils y mettront, accepteront, tôt ou tard, la main que je leur tends». La guerre, nous la ferons, dit-il, si nous y sommes forcés et contraints. Mais la guerre n’est nullement un choix, «en tout cas nullement notre choix».
C’est pourquoi, il a conseillé qu’on arrête enfin d’insulter l’avenir, de nous faire du mal les uns aux autres pour des projets chimériques. «Car tant qu’il y aura un Malien sur la terre du Mali, sur cette Terre des Hommes, personne n’acceptera la division de ce pays», a-t-il lancé avec fierté.
Bakary SOGODOGO
Source: Le Prétoire