Les attaques terroristes et rebelles viennent de monter d’un cran à plusieurs endroits dans les régions du nord et du centre du pays. À Nampala et à Ténenkou, il y a eu au cours de ces deux dernières semaines des cas d’attaques meurtriers avec des dégâts matériels importants. Pour édifier l’opinion nationale et internationale, des officiers supérieurs spécialisés étaient, le week-end dernier face à la presse nationale et internationale.
Le samedi 17 janvier 2015, la salle de conférence de la Direction des relations publiques des armées (DIRPA) a abrité un point de presse. C’est relatif aux différentes incursions des groupes rebelles et terroristes à Nampala et à Ténenkou, au cours de ces deux dernières semaines. Le Colonel major Abdrahamane Baby, chef adjoint des opérations au nord et le Directeur de la DIRPA et le Colonel Diarran Koné (chargé de communication du ministère de la défense) ont fourni des informations précises aux journalistes.
Suite aux attaques répétées contre les positions des forces armées maliennes (FAMA) à Ténenkou et à Nampala, le ministère de la défense nationale a organisé cette rencontre avec la presse pour livrer à l’opinion publique la teneur de cette recrudescence des attaques kamikazes multipliées au cours de ce mois de janvier à travers le nord et jusqu’au centre du pays.
En effet, les conférenciers ont informé les journalistes les relations des soldats sur le front et la base de commandement lors des opérations sur le terrain. «Il est déplorable, et il faut que cela cesse; que les parents n’appellent plus à chaque moment les militaires sur le front. Très souvent c’est pour leur dire de se mettre à l’abri, de faire attention ou de leur poser des questions sur l’évolution de la situation. Cela est très dangereux; car, ils sont sous commandement de leurs supérieurs lesquels ont l’œil sur eux et savent ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire mieux que quiconque», a déploré le Colonel major Abdrahamane Baby, officier en charge d’encadrement des troupes en mission dans le nord.
Le Colonel Major a établi un triste bilan concernant les récentes attaques terroristes survenues à Kidal contre les positions de la MINUSMA occasionnant la mort d’un soldat tchadien et des blessés. Il a passé aussi en revue des incursions des terroristes à Nampala ayant fait 14 victimes militaires dont 11 morts et 3 blessés grièvement. A Ténenkou aussi, il y a eu une nouvelle incursion, le vendredi 16 janvier 2015, faisant 8 victimes dont 3 soldats tués et 5 blessés. Ces deux attaques successives sont presque identiques: «Contre positions militaires attaquées, cadavres et blessés emportés par les assaillants en fuite».
Côté des FAMA, il y a eu 2 prisonniers parmi les agresseurs de Ténenkou.
A la question de savoir si la recrudescence des attaques ne sont pas consécutives au développement des négociations sur les accords entre le gouvernement et les groupes armés, le Colonel Baby a répondu oui et non à la fois en expliquant que certains groupes armés ne respectent pas les différents accords signés.
Selon les conférenciers, les narco trafiquants et les djihadistes internationaux prennent d’assaut le nord de notre pays chaque fois que cela est possible en y perpétrant des «crimes de toutes natures». «Et cela n’est ni par manque de moyens, encore moins par fainéantise de nos soldats qu’il devient possible des actes de la sorte par les groupes armés. Ils sont parmi nous, tous les jours, mais on ne peut le savoir qu’après leurs coups. Cela ne veut pas dire non plus par manque de collaboration des populations avec les FAMA, mais simplement par ce qu’ils vivent parmi nous et il y a aussi des gens parmi nous qui les informent le tout ensemble, il faut de la vigilance et beaucoup d’attention de la part de tous et des militaires que nous sommes», révélé avec amertume le Colonel major Abdrahamane Baby.
Le Colonel Diarran Koné précisera que leurs FAMA se sont déployées fortement à Nampala et à Ténenkou. «Nos soldats se sont battus et sont prêts à se battre jusqu’au bout et ils sont parvenus à repousser l’ennemi, malgré les pertes et les dégâts matérielles de part et d’autre», a-t-il rassuré. Puis, il a invité les parents d’arrêter d’appeler leurs enfants sur le front, …. «Car, a-t-il précisé, cela les déconcentre. Il rassure, en effet, que leurs hiérarchies militaires sont là pour les guider, pour les protéger mieux que quiconque».
Bakary M. Coulibaly
source : Notre Printemps