C’est à 14 heures ce vendredi 6 décembre que s’ouvre formellement le sommet de l’Elysée, un sommet France-Afrique en présence de près de quarante chefs d’Etat et de gouvernement africains à Paris. C’est dans ce contexte que le président malien Ibrahim Boubacar Keita n’a pas manqué à mots couverts, dans la presse française, de critiquer la France dans sa gestion de la crise au nord du Mali et de son attitude conciliante à l’égard du MNLA.
Plus que jamais, celui que les Maliens surnomment « le caméléon », s’est montré habile et piquant ces derniers jours à Paris .
Dans les colonnes du quotidien Le Monde puis sur la chaîne France 24, le président Ibrahim Boubacar Keita accuse ouvertement et sans pincettes la communauté internationale de l’obliger à négocier avec le MNLA. « Le Mali n’est pas un pays sous tutelle », martelle-t-il chez nos confrères de France 24.
Jouant avec les mots et cherchant à dédouaner son ami François Hollande, Ibrahim Boubacar Keita critique directement et sans détour le rôle de la France dans la gestion du Nord. Cette France qui, dit-il, « n’a pas su jauger dès le départ la question de Kidal ».
Soucieux d’apparaître comme le seul maître à bord au Mali, IBK prévient ses partenaires internationaux que le pouvoir malien ne supportera pas longtemps le statut dérogatoire accordé à la région de Kidal, reléguant l’armée malienne au rang de simple figurant sur son propre territoire : « On traite notre armée comme si nous étions des sauvages. »
« Il n’est pas question qu’on nous traite comme un pays sujet », rappelle-t-il. Le discours sans complexe d’un chef d’Etat africain qui entend rappeler à ses amis français que les temps ont changé et que les accords doivent désormais être signés au mieux des intérêts réciproques. Un chef d’Etat qui oublie peut-être un peu vite que le Mali a signé un accord avec les groupes armés en juin dernier.
Avant l’ouverture du sommet, le président malien Ibrahim Boubacar Keita est incontestablement la vedette africaine à Paris.
Source : RFI