Le président de la République sortant, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta est, bel et bien, présent dans la course pour la conquête du pouvoir en juillet 2018. Les prières de certains de ses détracteurs, qui voulaient le voir renoncer un second et dernier mandat avant même le choc dans les urnes, n’ont pas été entendues par le ciel. Ils devront, désormais, contenir leurs peurs de l’affronter et le terrasser dans un franc match dans les urnes, le 29 juillet prochain, pour prendre sa place ou simplement attendre jusqu’à 2022 pour voir leurs rêves se réaliser. C’est que l’on peut retenir des premières assises de la session du Comité central du Rassemblement pour le Mali (RPM) dont le temps fort a été la déclaration officielle de la candidature d’IBK à sa succession en juillet 2018. C’était dans la salle Bazoumana Cissoko du palais de la culture Amadou Hampâté Bâ en présence des représentants et des militants des 67 formations politiques de la Convention de la Majorité présidentielle acquises à la candidature du candidat.
Le débat autour de la candidature du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta à sa propre succession est clos. Le président sortant veut conduire à terme les œuvres de développement qu’il a commencé en 2013. Les responsables de 67 partis politiques de la CMP l’ont voulus ainsi. Ils ont cherché et obtenu sa disponibilité, le samedi 5 mai 2018, à la faveur d’une audience à Koulouba. C’est cette nouvelle qui a été portée à la connaissance des militants des partis politiques de la Majorité présidentielle lors des assises inaugurales de la session du Comité central du RPM.
«A la demande de son parti et de ses alliés politiques, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta se dit disponible pour être le candidat de la Majorité présidentielle à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018», a déclaré le président du RPM et de la CMP, Dr Bocary Tréta, lors de la rencontre tenue dans la salle Bazoumana Sissoko du Palais de la Culture de Bamako, pleine à craquer. A l’en croire, IBK sera investi comme candidat de la Plateforme politique à la faveur d’une cérémonie grandiose au cours de laquelle il prendra, personnellement, la parole pour expliquer les raisons de sa décision à briguer un second mandat à la tête du Mali.
« Il y a encore des hommes de foi, de dignité, des hommes d’honneur qui ne cherchent pas vivre l’instant présent, et après de se mettre dans un doute honteux dont l’issue ne peut être que l’opprobre. Ibrahim Boubacar Kéïta fait partie de ces hommes de foi, de ces hommes de dignité, des hommes d’honneur dont le Mali a encore besoin. Il a à son actif plusieurs réalisations dont les plus significatives sont entre autres : l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger signé le 15 mai et parachevé le 20 juin à Bamako, un taux moyen annuel de croissance de 6% avec un niveau de plus de 7,2 en 2014, l’amélioration des conditions de vie et de travail des Maliens, le Mali est la 3ème économie au sein de l’UEMOA, le deuxième indice de Développement humain des pays du G5 en 2014. Ces résultats sont d’une grande portée quand on les décrypte à la lumière des conditions dans lesquelles Ibrahim Boubacar Kéïta a accédé au pouvoir en 2013 », résume en ces termes Bocary Tréta les motivations des partis de la Majorité présidentielle à solliciter la candidature du président sortant.
La veille de la rencontre d’hier, c’est-à-dire ce samedi 5 mai, la coalition avait été reçue en audience, au palais de Koulouba, par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta.
Au cours de cette rencontre, les membres de cette plateforme d’alliance électorale constituée d’une soixantaine de partis politiques, dont 4 du centre et 4 de l’opposition extra-parlementaire, ont demandé à IBK d’être leur candidat à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Et par la même occasion, ils l’ont assurés de leur soutien et de leur accompagnement sans faille pour assurer sa réélection à un deuxième mandat dès le 1er tour du scrutin.
Très ému de cette sollicitation venant de ses camarades, le chef de l’Etat avait répondu OUI. « Dès lors que le peuple qui m’a porté là où je suis, et à travers vous revient avec ce même destin, je ne peux que m’y soumettre. Surtout quand cette demande vient d’un fond aussi sincère, aussi fidèle à ce que j’ai senti moi-même venant de ce pays. Ce pays prie pour nous, souhaite que nous soyons à ce rendez-vous dans une aussi belle forme qu’aujourd’hui. Il vous reviendra, mesdames et messieurs de la majorité, d’en décider les conditions de mise en œuvre, en tout respect – quand on vous respecte vous devez respecter, et votre démarche m’impose le respect. A partir de cet instant, et en conformité avec la Constitution du Mali, le collège électoral étant convoqué, à vous de mettre en œuvre votre souhait dont je pense qu’il a l’assentiment de la majorité du peuple malien », donnait-il ainsi son feu vert à répondre à l’appel de son pays.
Youssouf Z KEITA
Infos Soir- Mali