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Hôpital du Point G : Le comble de l’irresponsabilité !

Mourir sur un brancard, dans un couloir d’hôpital, sans avoir été examiné par un médecin. Ce cauchemar, plusieurs Maliens l’ont déjà subi. Une autre réalité, plus déconcertante, est devenue presque banale au CHU Point du G: Passer à trépas, faute d’eau pour la prise en charge. Dans cet établissement, les robinets, les bouilloires et les fontaines  sont tous asséchés. Seules quelques citernes des sapeurs-pompiers assurent le « service minimum ». Face à ce drame, aucun décideur ne s’en soucie guère.

Le prestigieux hôpital du Point G n’est plus que l’ombre de lui-même. Depuis des mois, s’y cumulent les pénuries de médicaments, de produits, et surtout l’inexistence du plateau technique. Plus grave, le plus grand hôpital du Mali souffre actuellement d’une pénurie d’eau… “Ça va mal de partout”, résume un médecin. Mais le comble est, sans doute, les coupures intempestives d’eau potable. Les agents, les malades et les visiteurs sont tous très indignés par cette crise permanente d’eau dans cet hôpital national. Très souvent, les malades sont contraints d’aller se ravitailler dans les familles environnantes ou même acheter les eaux de traitement. «La situation est inhumaine ici. Toute la journée, personne n’a accès à l’eau potable même pour le traitement de son malade», confie un accompagnateur de malade. Dans cet hôpital, les patients passent plusieurs jours sans voir une goutte d’eau sortir des robinets. Scène courante dans la cour de cette structure hospitalière: Les gens, munis de bidons ou de seaux vides, font le tour des rares bornes fontaines qui fonctionnent encore. Le salut ne vient très souvent que de quelques camions citernes de sapeurs-pompiers qui ravitaillent quelques blocs. Aussitôt arrivées, ces citernes sont prises d’assaut par les usagers de l’hôpital à la recherche du précieux liquide pour leurs besoins.

Cette situation a carrément « cassé » le service au niveau du Centre de dialyse, où l’eau est la première matière.

Même pour accompagner dignement nos morts, l’hôpital de Point G peine à assurer le service minimum. Bien de dépouilles ne sont pas « lavées », faute d’eau. Ajoutez-y l’état de putréfaction des installations de la morgue de cet établissement.  Au même les équipements (radio, scanner…) sont quasiment tous hors d’usage. Les patients sont régulièrement redirigés vers des structures privées pour faire leur analyse. Quid des soins les plus élémentaires ? La prestation est tout simplement lamentable. Et aucune (prestation) n’échappe au « trafic ». Consulter, soigner, analyser et même laver les morts, tout est inclus dans le business des affairistes.

Aujourd’hui, Point G, comme la plupart des hôpitaux maliens, est dans un état de délabrement avancés, sinon dans l’agonie. Des fissures, murs décolorés, système d’arriération déficitaire, une odeur de peste, lits de fortune…Voilà le triste décor qu’offrent nos hôpitaux. De véritables mouroirs pour les pauvres populations, obligées de se contenter des soins au rabais fournis par ces hôpitaux.

Au même moment, les gouvernants, qui se plaisent dans un luxe ostentatoire, se font soigner ailleurs. Paris, Bruxelles, Genève, Istanbul, Tunis, Rabat : ce sont là entre autres destinations pour de hauts responsables maliens qui s’y rendent fréquemment pour des soins ou encore de simples contrôles médicaux. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta ne cache plus son faible pour les hôpitaux français, dont le Bégin de Saint-Mandé. Depuis son accession au pouvoir, il s’est rendu au moins cinq fois à Paris pour des soins, voilés sous le sobriquet de visite privée. Rien qu’en 2016, le président élu pour le bonheur des Maliens s’est rendu quatre fois (5 février, 5 avril, 24 juin, 2 octobre et 27 novembre) en France pour des visites médicales. Paris n’est pas la seule destination (sanitaire) d’IBK. Le 8 juillet 2015, il était en Turquie pour le même motif.

Et dire que ces voyages et toutes les dépenses y afférents sont généralement supportés par les (pauvres) contribuables maliens. Scandaleux !

Alors que quelques millions suffisent pour construire une bâche de ravitaillement au sein de l’hôpital du Point G. Afin de se prémunir des désagréments de coupure d’eau.

I B D

 

 L’Aube

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