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Hollande : le testament d’ un quinquennat sous tension

François Hollande a présidé hier son dernier conseil des ministres et sa dernière cérémonie officielle avant la passation à Emmanuel Macron le dimanche 14. Retour sur les événements qui ont marqué un quinquennat endeuillé par les attentats et par l’échec face à la baisse du chômage.

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Que retiendront les Français du quinquennat de François Hollande ?

Il restera cette image du père d’une Nation meurtrie par d’effroyables attentats qui dans une marche digne, courageuse et républicaine guide une foule immense d’anonymes et 31 chefs d’État et de gouvernements dans les rues de Paris en ce 11 janvier 2015. Mais comment oublier cette allocution télévisée du 1er décembre 2016 quand François Hollande admet l’impossibilité politique de briguer un second mandat. Une première sous la Ve République. Elle marque la fin réelle du quinquennat.

Officiellement, il s’est achevé hier par un banal conseil de 17 ministres et 20 secrétaires d’État totalement mis sous l’éteignoir par les péripéties d’une campagne présidentielle diabolique et d’une recomposition politique inédite.

« Pas assez expliqué »

Comme les précédents, les gouvernements Hollande ont subi bien des tempêtes entre de rares éclaircies. La pluie et les colères orageuses du peuple ont souvent accompagné le président lors de ses déplacements dans un pays morose.

Les Français n’ont pas pardonné à leurs dirigeants (73 ministres et secrétaires d’État en cinq ans) d’avoir échoué à retourner la courbe du chômage de masse malgré les promesses répétées de François Hollande.

Cet échec sur l’emploi lui vaut une impopularité record. Et la condamnation impitoyable des déçus et frondeurs de son camp. Ils avaient entendu dans le discours de campagne du Bourget (« Mon ennemi c’est la finance », 25 janvier 2012) le contraire de la politique de réformes illustrée par la loi Travail et le pacte de responsabilité avec le patronat. « Je n’ai sans doute pas assez expliqué au début. Les résultats économiques arrivent mais ils se verront à long terme », nous confiait-il au début du mois d’avril.

« Je suis à deux doigts d’être aimé »

Les Français ont reconnu en lui un président à la hauteur après les attentats et sur la scène internationale. Ils lui ont donné ses galons de général en chef au Mali ou en Centrafrique. Mais ils lui ont reproché de bout en bout un manque d’autorité et de clarté dans la conduite de ses équipes et de son action. Héritage de longues années de synthèse socialiste et de politique à l’ancienne rejetée les 23 avril et 7 mai par les électeurs.

« Je suis à deux doigts d’être aimé », a répété l’éternel optimiste François Hollande à son fidèle Jean-Marc Ayrault, le dernier à quitter l’Élysée hier matin après avoir été le premier à entrer en 2012.

Dans leur ombre, se glissait, anonyme, un jeune conseiller nommé Emmanuel Macron. Dimanche, il marchera sur le tapis rouge. Lors de l’hommage à Victor Schoelcher au Sénat, François Hollande, au côté de ce successeur, livrait une ultime confidence : « Il aura l’occasion de poursuivre ce que j’ai engagé ». La politique ne s’arrête donc jamais.

14 % C’est la cote de popularité du président Hollande au mois de décembre 2016 lorsqu’il a renoncé à se représenter. La plus basse jamais atteinte pour un chef de l’État.
250 Comme le nombre de déplacements à l’étranger du président (hors sommets de l’UE à Bruxelles), un record pour un seul mandat. Il aura visité les cinq continents.
49.3 L’article permettant au gouvernement d’adopter une loi en court-circuitant le Parlement, a été utilisé pour les lois Macron et surtout la loi Travail contestée dans la rue. Cet usage contredisait les promesses de dialogue social et de respect du Parlement. Ce n’est pas François Hollande qui en a le plus pâti, mais Manuel Valls, recalé pour la présidentielle.
+1,16 million de chômeurs supplémentaires entre le début et la fin du quinquennat. L’inversion de la courbe ascendante du chômage ne s’est pas vraiment produite même si elle se dessine timidement en fin de quinquennat. François Hollande en avait fait la condition pour se représenter. Cinq millions de personnes cherchent un vrai emploi.
6 ministres sont restés de bout en bout au gouvernement dont trois au même poste : Stéphane Le Foll (Agriculture), Jean-Yves Le Drian (Défense) et Marisol Touraine (Santé). Najat Vallaud-Belkacem, Bernard Cazeneuve Michel Sapin ont traversé les gouvernements Ayrault, Valls et Cazeneuve à des postes différents.

Dossier réalisé par Arnaud Clement, Élodie Becu, et Pascal Jalabert

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