La période hivernale annonce le calvaire et les grincements de dents des ménagères. L’hivernage est synonyme de vie chère, de panier presque vide.
Le panier de la ménagère, pendant l’hivernage, est vide de légumes essentiels : persil, piment, aubergine… Préparer une soupe ou une sauce relevée, relève de l’aventure. Les prix ont augmenté aucun légume n’est accessible à un prix abordable.
En période chaude et hivernale, la production de salade et des légumes est réduite. Alima Traoré pratique le maraichage depuis des années. Elle explique les raisons de la rareté de ses produits : “Les légumes et salade ne supportent pas l’eau de pluie, elle est trop pour eux et les détruit. Sans oublier qu’après chaque pluie, il faut les arroser avec de l’eau de puits ou du robinet. Et pendant la période chaude, il manque de l’eau, bien que la salade soit une plante potagère qui n’est pas trop exigeante. La chaleur rend amère la salade ainsi ses feuilles deviennent trop vertes”.
Kadiatou est une nouvelle mariée. Depuis 8 h, elle s’est préparée pour le marché de Banankabougou. Elle est arrivée trempée de la tête au pied, pourtant elle voulait rapidement faire ces achats et retourner avant la pluie, dit-elle. “Je suis sortie tôt dès que j’ai vu les nuages se former. Malheureusement, je n’ai pas été épargnée“. Après ce désagrément elle s’intéresse enfin aux légumes en demandant le prix et s’étonne de voir qu’un seul piment est vendu à 25 F CFA.
“Je ne comprends pas. Tout est cher même les légumes. Parfois, je ne sais même pas quelle sauce préparer. Quand tu penches pour une sauce oignon, le prix de l’oignon t’en dissuade. Le mafé est la seule recette à portée car après à mon mariage ma mère m’a offert un panier ne contenant que des condiments séchés pour le mafé“, observe-t-elle.
Cette cherté des produits ne concerne pas les légumes seulement. A présent, rares sont les marchés où il est possible d’avoir du poisson fumé et de bonne qualité. Ce sont de petits poissons fumés vendus à 500 F CFA qui sont proposés. L’inflation du prix de la viande déteint sur le poisson frais et fumé. Elle se justifie par le fait que la plupart des consommateurs de viande se sont retournés vers le poisson.
Ce calvaire dure pendant des mois pour les maraîchers mais aussi pour les ménagères. La période froide est le seul moment où les assiettes sont garnies où les poches des producteurs se remplissent.
Oumou Fofana