Des policiers, sont-ils autorisés à effectuer des rafles nocturnes à bord d’un véhicule personnel ? La réponse pourrait être positive. Mais dans le cas présent nos vaillants frères « qui veillent sur notre sécurité », doivent s’armer de dispositions légales, de moyens de défense et surtout de… courage.
En effet, D.D. et S.K. policiers de leur état, apprendront la leçon à leurs dépens, après leur odyssée nocturne, la semaine dernière à Nafadji.
Impeccablement habillés dans leur uniforme, nos vaillants policiers, à bord d’un véhicule personnel sillonnaient le quartier cette nuit là, et demandaient à toute personne rencontrée sur leur chemin, ses pièces d’identité.
A 3 heures du matin encore, D.D. et S.K. continuaient leur opération, mais, ils n’arrêteront aucun « sans papier ».
Bredouilles, ils décidèrent alors de rentrer à la maison, quand, ils firent la rencontre d’un jeune homme à l’allure extraordinaire, posté derrière un arbre et qui tentait de se cacher à leur vue.
Nos braves policiers descendirent alors de leur véhicule et, armés de torches éléctriques, ils se dirigèrent vers l’inconnu. Celui-ci, paniqué, resta sur place. Lumière !
Le jeune homme se tenait à présent débout et fixait la lumière qu’on lui projetait dans les yeux. Du coup, nos courageux policiers laissèrent tomber leurs lampes et prirent leurs jambes à leur cou, en criant au secours.
Paniqué, le jeune homme s’enfuit aussi, dans la même direction que les deux policiers. Alertées, les populations vinrent au secours de nos vaillants policiers qui juraient être poursuivis par un diable.
A la vue du « diable » qui continuait toujours sa course, les « secouristes » comprirent le problème : ce Diable n’était autre, qu’un jeune garçon, un mendiant inoffensif et connu dans le quartier, mais d’une allure physique peu ordinaire.
Il est en effet grand, mince, avec des bras qui lui tombent jusqu’aux mollets et une tête aussi petite qu’une noix de coco.
Mais, à peine commençait-on à expliquer aux policiers l’histoire de leur diable, qu’ils tombèrent… évanouis.
Ils ne reviendront à eux, qu’au petit matin. Et cela, grâce aux soins prodigués par des marabouts en partance pour la mosquée.
Nos deux policiers, (qui ne seraient même pas du quartier) mettront certainement du temps avant d’y effectuer une opération de rafle. Et même ailleurs, probablement.
Boubacar SANKARE