Le leader du Hcua, Algabach Ag Intallah, a tenu un meeting à Kidal pour mobiliser ses militants à une riposte contre les forces étrangères, Barkhane et Minusma. Ce qui devait être une rencontre de restitution à sa base des conclusions des pourparlers d’Alger, aura été finalement une incitation à la révolte et à la haine contre les forces basées dans la région de Kidal de la part du second fils du patriarche des Ifoghas, Intallah Ag Mohamed, 85 ans.
«Nous allons nous battre pour l’érection de l’Etat de l’Azawad puisque la Minusma et la France se sont retournées contre nous. Elles veulent nous imposer un document qui ne répond pas à nos aspirations. Nous allons organiser une marche de protestation de toute la communauté touareg pour marteler notre désapprobation du document», a pesté Algabach Ag Intallah. Le successeur désigné du vieillard Intallah à la tête de la communauté Ifogha va plus loin, en demandant aux membres du Hcua et à la jeunesse désœuvrée de la région de venir prendre des armes à leur niveau pour organiser la défense de l’intégrité du territoire qu’il considère comme celui de l’Azawad.
Le colonel déserteur de l’armée malienne, Nazim et d’autres officiers rebelles se sont rendus vendredi à Anéfis, en vue de mettre le dispositif de défense en place. Leur objectif est de s’attaquer aux forces de la Minusma et de la France pour changer le cours des choses. Le patriarche des Ifoghas, Intallah Ag Mohamed, devra très bientôt rendre le tablier. Il a choisi son fils Algabach pour le succéder au détriment de son aîné Mohamed Ag Intallah, alors qu’Iyad Ag Rhaly s’impose aux yeux de cette communauté comme l’héritier naturel du patriarche Intallah pour prendre les rênes de la tribu Ifogha.
C’est l’équation Iyad qui fait donc peur à la fratrie Ag Intallah, Mohamed et Algabach qui ont une peur bleue du leader d’Ançardine. Ils veulent offrir un statut particulier à Iyad Ag Ghaly, pour asseoir une sérénité au sein de la communauté Ifogha. Car l’Algérie a été très claire : il n’y aura point d’Etat autonome à sa frontière, sinon elle l’absorbera. Cette décision algérienne est tributaire de la position des Idnanes algériens qui sont assimilables aux juifs américains par leurs influences au niveau de la haute sphère politique.
Mieux, en terme de représentativité, les Imrades, dont est issu le général El Hadj Gamou, sont beaucoup plus nombreux. Ceux-ci sont cependant marginalisés par les séparatistes Ifoghas. C’est d’ailleurs cette division qui a fait capoter la visite du Premier ministre à Kidal. Car il a été demandé à Mohamed Ag Intallah de préparer cette visite et celui-ci avait eu toutes les assurances de la part du Mnla, à travers sa marâtre, notamment la dernière épouse du patriarche Intallah, qui est la tante maternelle de Bilal Ag Chérif.
Un autre facteur favorable au Mali est le fait que de nombreuses interrogations sur la cartographie du supposé Etat de l’Azawad taraudent les esprits des émissaires des groupes armés séparatistes. Les leaders non kidalois commencent à comprendre qu’ils sont en train de se battre pour la cause des Ifoghas de Kidal, au détriment des intérêts des autres communautés.
Les Kalansars de Tombouctou de Nina Wallet, (sœur d’Oumou Sall) sont en train d’entrevoir les voies et moyens pour rejoindre la plate-forme des groupes d’auto-défense favorables à l’unité du Mali. Les autres communautés qui composent le Mnla ont aussi pris conscience des rôles secondaires qu’ils assument au sein du mouvement séparatiste.
Car ce sont les Ifoghas qui ont toujours les beaux rôles en faisant primer leurs intérêts au niveau politique, alors que les autres fils des autres communautés se font tuer aux combats. Les Chabanamas de Kidal, les Oulimidingues de Ménaka sont d’ailleurs de cet avis.
MNT
Source: Le Reporter