- « Clinique périnatale : Un plateau technique haut de gamme ». C’est le titre affiché à la une par L’Essor pour saluer l’inauguration de la clinique offerte par SM le Roi Mohammed VI du Maroc au Mali. Le quotidien national informe que la structure « se dédiera entièrement à la prise (en charge) des grossesses à risques et enfants pendant les premiers jours de la vie ». Construite à Sébénicoro, l’établissement sanitaire « comporte une unité technique d’accouchement, notamment quatre boxes d’accouchement, un service d’imagerie médicale, de réanimation, un service de néonatalogie, un autre de soins intensifs », rapporte le journal qui ajoute que « l’établissement a une capacité annuelle de 5000 naissances dont 2000 par césarienne, 1.400 admissions en réanimation, 25.000 consultations et 24.000 actes d’imagerie médicale et 110.000 examens de laboratoire ». Pour le quotidien national, « ce fleuron de la coopération entend véritablement contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale » au Mali. D’un coût de plus 6 milliards de FCFA, « la clinique périnatale boxera vraiment dans la catégorie des poids lourds », semble se féliciter L’Essor qui salut « la détermination du royaume chérifien d’accompagner les efforts de notre pays dans la réduction des décès de la mère et de l’enfant et de la charge de morbidité chez les couches vulnérables ».
- Certains journaux ont préféré évoquer le «Report de la visite du Roi Mohammed VI ». En effet, c’était Sa Majesté en personne qui devait participer, aux côtés d’IBK, à l’inauguration de la clinique offerte au Mali par la Fondation Mohammed VI. C’est un communiqué sur tweet qui a annoncé le « report » de cette visite tant attendue à Bamako « à une date ultérieure ». Il n’en fallait pas plus pour que la presse s’en saisisse. Ainsi Nouvel Horizon s’interroge : « Une pression diplomatique Algérienne serait-elle la cause ?» Oui, affirme le quotidien pour qui « cette visite tant attendue a été reportée à la demande du Maroc, dont la cause serait l’œuvre d’une pression diplomatique algérienne, qui n’a pas été dit ». Cette thèse, que le journal évoque au conditionnel, « serait une véritable erreur stratégique des autorités diplomatiques maliennes ». Car, estime le journal, « Le Maroc est une véritable niche d’investissements stratégiques (pour) le Mali ». C’est pourquoi, estime le quotidien, « La diplomatie malienne doit s’appliquer à faire savoir à l’Algérie, aussi puissante et influente soit-elle, que sa politique est une menace à la sécurité intérieure du Mali ».
- Info Matin qui titre à la une « IBK-Mohammed VI : Qu’est-ce qui ne va pas ?», ne développe le sujet qu’en dernière page. Dans sa manchette « Le quotidien des sans voix » se demande si le report de la visite royale relève de « l’infortune de l’agenda diplomatique » ou s’il s’agit d’un « sérieux coup de blizzard » sur les « bonnes et fraternelles relations » entre le Mali et le Maroc. Se faisant l’écho des Maliens, Info Matin écrit que « L’opinion malienne, qui attendait avec impatience la venue du Roi qu’elle adule, est quelque peu déçue ». Et le quotidien d’annoncer que « les deux pays ont frôlé l’incident diplomatique (car) après l’inauguration de l’Hôpital pédiatrique, la délégation marocaine (a) superbement ignoré l’invitation » à Koulouba de IBK et « est repartie sans donner d’explication ». Sans véritablement donner la réponse à la question initiale, Info Matin fait le vœu que le « cadre fraternel, de solidarité et de respect mutuel » entre le Maroc et le Mali « doit rester (et) ne doit aucunement changer, quels que soient les rapports de force économique et/ou militaire ». Si seulement cela était possible…
- Le Sphinx, lui, accuse le président de la République et titre : «Les non-dits du report de la visite du Roi M.VI à Bamako : Quand les maladresses d’IBK exposent davantage le pays ». En effet, l’Hebdomadaire évoque ce qui serait « Les maladresses et tergiversations d’IBK » lors des négociations pour la paix au Mali. Pour le journal « C’est bien IBK qui, au mépris des réalités géopolitiques de la sous-région, a fait appel aux frères ennemis Algérien et Marocain ». Cette décision aurait eu pour effet « la naissance de tendances au sein des groupes armés et par extension, de la naissance de blocs et d’interlocuteurs défendant chacun son mentor ». Ainsi, conclut le journal, « le légendaire contentieux algéro-marocain s’est invité dans la crise malienne ». En question également « l’épineuse question du Sahara occidental ». Le Mali, qui reconnaît la République sahraouie démocratique depuis plusieurs décennies, ne peut ignorer les « relations plutôt délicates entre certaines puissances de la région ainsi que les mille et un contentieux historiques entre les États ». Le Sphinx s’interroge sur ce qu’il appelle « de troublantes coïncidences » comme la présence d’hommes d’affaires algériens à Bamako. Le journal estime que « c’est en prélude à l’étape malienne au demeurant « très déterminante » pour le Maroc, que l’Algérie a mis en branle sa diplomatie ». Pour conclure, le journal fait ce constat peu rassurant : « le Roi Mohamed VI peut, à l’heure actuelle, contribuer à effondrer l’économie malienne. Et l’Algérie, à détériorer davantage le Nord et le Centre du pays ». À croire que Maliba est entre le marteau et l’enclume.
- « La Minusma aussi ». C’est le titre que donne DAK à sa chronique quotidienne En un mot du journal L’Indicateur du Renouveau. Le chroniqueur estime que « Les conclusions du dernier rapport d’Amnesty International sur le Mali font froid dans le dos (car) ses enquêteurs font cas de violations des droits de l’Homme par des membres des forces de sécurité et des forces de maintien de la paix. Elles sont accusées d’exécutions extrajudiciaires. Si l’on s’en tient au rapport, l’ONU serait mêlée dans (sic) 24 homicides, dans des exécutions sommaires et disparitions forcées ». Cependant, soutient le chroniqueur, « les exécutions extrajudiciaires imputées à l’État et aux groupes armés découlent beaucoup plus du blocus de Kidal, devenu une zone de non-droit », avant de conclure en ces termes : « ce rapport d’Amnesty International, qui omet la part de Barkhane, est une opération maladroite visant à redorer le blason terni de la France dans la gestion de la crise malienne ».
- Dans sa rubrique intitulée « Intime conviction », Le Reporter lance un cri et demande « Justice pour Hawa Baba Traoré ». Voici les faits : « Il y a 9 ans, une jeune scolaire est enlevée en plein cours à Ségou. Un mois durant, elle a été violée avant d’être jetée dans un puits. Les assassins sont connus, mais le dossier est plombé à la justice de Ségou depuis ». Le journal demande donc justice « pour permettre à ses parents, à ses frères et sœurs, ses camarades d’école et amis de faire le deuil ». Malgré « neuf (9) ans de de silence de la justice et d’indifférence des autorités compétentes », Le Reporter estime que pour sa part « notre silence et notre indifférence ne seront que de la complicité, une caution à l’impunité » et compte « sur une mobilisation générale des juristes, des médias et de la société civile, pour que justice soit rendue à Awa Gafouré, avant le dixième anniversaire de son assassinat odieux ».
- « Une nouvelle prison bientôt érigée à Souban (région de Koulikoro) ». C’est ce que nous apprend Le Tjikan qui précise : « À l’issue de sa session ordinaire, du mercredi 22 février, le conseils des ministres a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction et d’équipement de la nouvelle maison d’arrêt de Bamako à Souban. Elle devra résoudre le problème de surpopulation auquel l’actuelle maison d’arrêt de Bamako est confrontée depuis des années ». D’un coût de plus de 8 milliards de FCFA « sur financement intégral du budget national », la prison « sera composée d’un bâtiment principal (R+2), d’un bloc administratif, des cellules avec les commodités requises, une bibliothèque, une école de formation, une infirmerie, une salle de prière et des terrains de sports ». Cette entreprise « vise à contribuer à l’humanisation des conditions de détention en milieu carcéral » et à désengorger la maison centrale d’arrêt de Bamako qui « sur une capacité d’accueil de 500 détenus, abritait en 2015, 1821 détenus soit près de quatre fois l’effectif initial ».
Diala Thiény Konaté
La rédaction