La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali est en réelle difficulté. En effet, la représentativité de ses membres est mise en cause par des mouvements de la CMFPR, en l’occurrence, les mouvements sédentaires qui s’estiment exclus. Or, disent-ils, ils s’étaient tous entendus sur l’inclusivité du processus, depuis la rédaction de l’accord de Ouagadougou. La réponse de la partie adverse est que ces mouvements sédentaires ne sont pas signataires et qu’ils n’ont pas de réel soutien à la base.
Le 3 janvier dernier, des mouvements sédentaires de la Coordination des mouvements et forces patriotiques (CMFPR) ont tenu une réunion à l’hôtel Olympe de Bamako. Ces mouvements représentés par des responsables du Gandakoye, Gandaizo, Gandalassalizo, Bouctou et FLN ont fait une déclaration pur dénoncer, ont-ils dit, les actes posés par le porte parole du CMFPR, Me Harouna Touré. Dans leur déclaration, on peut lire : « à compter de la date de signature de la présente déclaration, Me Harouna Touré ne représente plus la CMFPR au niveau du CSA, ses démembrements et les autres organes de mise en œuvre de l’accord. » Ces mouvements ont accusé le porte parole de s’activer pour les exclure du comité de mise en œuvre de l’accord, contre le principe d’inclusivité de l’accord. De ce fait, ils attirent l’attention du public et des acteurs de l’accord qu’aucune initiative ne pourra les écarter du processus de mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, puisque, disent-ils, ils sont signataires et composés de mouvements armés. C’est à ce titre que Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, secrétaire général de la Coordination des peuples de l’Azawad (CPA) a déclaré : « nous sommes en train de créer les conditions de la division du pays. » Il a fait remarquer que la CMFPR avait soutenu qu’il fallait maintenir l’unité, or, selon lui, c’est tout le contraire qui est en train de se passer. Réponse du berger à la bergère, nous avons reçu des documents provenant d’autres responsables de la plateforme. Dans le document signé par des représentants de la CMFPR de la région de Tombouctou, ont lit : « la coordination des mouvements de la CMFPR (Gandakoy, FAKO, ACRT, FLN, Gandaizo, Gandalasalizo de la région de Tombouctou informent l’opinion régionale, nationale et internationale que Me Harouna Touré, signataire de l’accord du 15 mai paraphé le 20 juin est et restera le seul président de la CMFPR et porte parole de la plateforme ; que les informations mal intentionnées de certaines personnes avides de pouvoir sont irresponsables et sans fondement. » Dans un deuxième document signé par le président du conseil régional de la jeunesse de Gao, on lit : « Aussi par rapport à la rencontre tenue dimanche 3 janvier par certains frères mécontents de la Plateforme qui vise à discréditer la plateforme en général et son porte-parole en la personne de Me Harouna TOURE, les jeunes de la Région expriment leur soutien au CSA, invite les dits frères mécontents à se joindre à la grande famille de la plateforme et joindre leurs efforts à ceux de Me Harouna pour une prise en compte vraie des besoins des jeunes de Gao, pour une mise en oeuvre juste et équitable de l’accord pour le bénéfice du Mali et des Maliens. » Le troisième document qui nous est parvenu mentionne : « Le cadre de concertation des notables de la région de Gao exhorte les frères mécontents à rejoindre la plateforme et retrouver leur frère porte-parole pour préserver les acquis combien capitaux pour nos communautés, notre pays. »
B.D.
Source: Canard Dechainé