Pour la 6e fois consécutive, Chérif Ousmane Madani Haïdara a rencontré ce mardi les hommes de médias après les festivités du Maouloud. La rencontre qui s’est tenue chez lui à Banconi a été l’occasion pour les journalistes de l’interroger sur l’actualité qui prévaut en France avec l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo qui ont caricaturé le prophète Mohamed (PSL) et surtout la présence d’IBK à la marche républicaine dans les rues de Paris. Sur la question, le Cheick a tranché : « on ne doit pas caricaturer le prophète…ayons pitié d’IBK parce qu’il n’avait pas le choix ».
C’est chez lui à domicile que le guide des Ançars et coordinateur du Groupement des leaders spirituels du Mali, Chérif Ousmane Madani Haïdara a reçu les hommes de medias ce mardi 13 janvier 2015. C’est une habitude pour le Cheick de rencontrer les journalistes après chaque Maouloud. C’est aussi l’occasion pour les confrères de l’interroger par rapport à l’actualité du moment. Cette année, c’est surtout l’actualité hexagonale qui a préoccupé les confrères après le compte rendu de l’organisation du Maouloud 2015.
Les journalistes voulaient savoir l’opinion du Cheick sur l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo en France par les frères Kouachi qui disent avoir vengé le prophète après qu’il ait été caricaturé par cette rédaction. Là-dessus Chérif Ousmane Madani Haïdara a tranché. Pour lui, on n’a pas le droit de caricaturer le prophète (PSL). Les journalistes de Charlie Hebdo ont donc eu tort de poser un tel acte. Et cela devrait en son temps amener les autorités françaises à rappeler à l’ordre ces journalistes blasphémateurs. Haïdara regrette que cela n’ait pas été fait.
Toutefois, le Cheick désapprouve aussi le comportement des assassins des journalistes qui n’avaient pas à tuer. « Autant ceux qui ont tués les journalistes de Charlie ont tort, autant ceux qui ont fait les caricatures du prophète devaient être ramenés à l’ordre par les autorités d’alors ».
En clair, Haïdara veut dire que les terroristes ne sont au service d’une religion, en tout cas pas l’islam car, le prophète n’a jamais permis de tuer son prochain pour rien au monde. L’islam condamne le meurtre et l’assassinat sur toutes ses formes. Mais le Cheick ne comprend pas aussi comment ces individus malintentionnés ont pu se procurer les armes de leur crime d’autant plus qu’ils ne les fabriquent pas.
A la question de savoir comment le président d’un Mali de 95% de musulmans peut-il se rendre à Paris pour prendre part à une marche de soutien à ces caricaturistes tués, Haïdara calme le jeu. « Ayons pitié d’IBK parce qu’il n’avait pas le choix ». En clair, le Cheick a voulu expliquer que notre président comme d’autres d’ailleurs n’avait pas le choix que d’aller soutenir la France pour qui connait ce que ce pays représente pour le Mali. IBK était donc obligé de s’y rendre.
S’agissant du Maouloud 2015, Haïdara remercie les autorités pour tout ce qu’elles ont fait notamment le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a mis gratuitement le stade 26-Mars à sa disposition de même que les 6931 policiers et militaires pour la sécurité. IBK a aussi offert des bœufs. C’est une première que les autorités nous assistent quant à l’organisation de cette fête de notre prophète, a dit le Cheick.
Cette année, c’est plus de 57 millions F CFA qui ont été dépensés dans l’organisation du Maouloud. 60 bœufs ont tués pour 70.789 personnes venues de 28 pays.
S’agissant l’avis des leaders religieux sur les pourparlers d’Alger, Haïdara regrette le fait que le pouvoir malien ne considère les religieux qu’au moment des votes seulement. « Mais qu’à cela ne tienne, Mahamoud Dicko (président du Haut conseil islamique NDLR) et moi-même, plus certains membres de la société civile au nombre de 15 personnes, avons décidé de faire le tour de certains pays comme la France, la Belgique, pour livrer toute la vérité par rapport à ces négociations afin d’éclairer les lanternes davantage ».
Sur la crise au sein du Haut conseil islamique, Haidara a dit ceux-ci : « je peux vous assurer que cela est fini et que bientôt, on va se serrer les bras pour célébrer la fin des malentendus nés de l’élection des membres de ce conseil ».
Abdoulaye Diakité
Source: Autre presse
