Habib Sylla : Nous les Maliens de l’extérieur doivent réaliser tout pour préserver notre unité et faire en sorte que la division de la diaspora ne vienne pas de l’intérieur du pays. J’ai été élu dans plus de 76 pays. Dans les Statuts et règlement du Haut conseil, pour être président, il faut être élu à la base. On ne s’autoproclame pas Président ! Ce que nous souhaitons est que chaque Malien de la diaspora puisse adhérer au HCME. Cela permettra non seulement aux autorités des pays d’accueil de mieux connaitre nos compatriotes, mais aussi faciliter la tâche au nôtre. C’est dans cette dynamique que la conférence nationale de 1991 a statué sur la question pour donner plus d’envergure à notre diplomatie, car elle n’était présente que dans quelques pays. Ainsi, la Constitution malienne a reconnu le HCME comme une organisation faitière d’utilité publique au service de la diaspora par le Décret 09-99/P-RM du 3 novembre 2009. C’est pourquoi, l’Etat malien a construit un bâtiment pour l’organisation et a alloué une subvention modeste au HCME.
Vous êtes à la tête du Haut conseil depuis 2009, avezvous droit à combien de mandats ?
Vous savez, avec le Haut conseil des Maliens de l’extérieur, le mandat n’est pas limité. Le Président ne se sert, pas mais sert plutôt les autres. La preuve : je n’ai pas de salaire (donc je ne suis pas payer). Toutefois, chaque cinq ans, des élections sont organisées pour renouveler le bureau. J’ai été toujours réélu sans aucun problème. A chaque fois que j’ai voulu renoncé à la présidence, les sages du HCME m’ont toujours dissuadé d’y rester.
Habib Sylla, IBK, Hollande
Où en êtes-vous avec l’histoire de la nationalité ?
C’est très simple, les Maliens qui ont la double nationalité sont très nombreux. Mais ce qui a suscité la polémique est là où j’ai renoncé à ma nationalité sur le territoire gabonais. En réalité, ce que beaucoup de personnes ignorent, à l’époque, mes activités et mes responsabilités ne me permettaient
pas d’avoir certains avantages. Alors j’ai tenté une double nationalité que la loi gabonaise n’autorisait pas à l’époque. C’est ainsi que j’ai été contraint de renoncer à la nationalité malienne, malgré mon statut de président des Maliens de l’extérieur au Gabon. Pour ce faire, je me suis rendu chez Mamadou TOGO qui était le premier Conseiller à l’Ambassade du Mali avec Alfousseni MAIGA, Conseiller consulaire.
Je leur ai exposé le problème et on a fait un papier qui m’a permis de résoudre un certain nombre de problèmes et d’aider nos compatriotes. Mieux à l’époque, le Président Alpha Oumar Konaré avait indiqué qu’en conformité avec la Constitution de 1992, que chaque Malien, pour l’intérêt de ses activités, peut prendre tous les engagements sans pour autant perdre sa nationalité. Après moi, il y a eu plus de 100 personnes qui ont bénéficié de cet avantage afin de contribuer au développement de notre pays.
Au jour d’aujourd’hui, avez les documents certifiant que vous êtes Malien ?
Je détiens un Passeport diplomatique malien que beaucoup de personnes n’ont pas. Je sers les Maliens et mon pays. La plupart de mes réalisations sont faites au Mali. Des immeubles, des villas tous construits pour contribuer au développement de mon pays. En plus, j’apporte ma contribution au moment propice. Quand l’armée malienne a des difficultés, j’ai toujours apporté mon soutien.
Habib Sylla
Votre mot de fin
Je souhaite que la paix, qui est un comportement, revienne au Mali
comme plus que par le passé. Ce pays, qui est en crise depuis 2012, a vraiment besoin de l’unité. Et pour cela, ce n’est pas seulement les autorités, mais tout le monde de son côté doit contribuer pour sortir notre pays dans cette rude épreuve. En tout cas, nous les Maliens de l’extérieur de tout bord, nous allons tout faire pour notre union, puis que nous avons tous le même objectif : travailler pour le bien-être de nos compatriotes de l’extérieur. Je plaide pour que les Maliens respectent leur engagement.
Interview réalisée par Lamine Bagayoko