Ces dernières années, les cas de violence meurtrière se sont multipliés en Guinée. Lundi 16 décembre, à Kankan, le fief traditionnel du parti présidentiel d’Alpha Condé dans l’est du pays, des affrontements ont fait au moins trois morts depuis samedi. La gendarmerie a été saccagée lors d’une manifestation contre la mort d’un footballeur frappé par les forces de l’ordre. Un cycle de violences alimenté par le règne de l’impunité.
Il ne se passe plus de semaine ou de mois sans qu’on enregistre des manifestations violentes entraînant des pertes en vies humaines dans une préfecture guinéenne. Les manifestations politiques à Conakry illustrent ce phénomène : elles ont fait plus de 50 morts depuis avril 2011 et aucun des assassins n’a été inquiété.
C’est le cas aussi des violences intercommunautaires : à Nzérékoré, elles auraient fait plus de 100 morts. A Guékédou, à Segueri et la semaine dernière à Pita, où des criminels et récidivistes continuent à narguer la population et en toute impunité, tuant d’innocents citoyens. La population exaspérée s’est finalement rendu justice, en lynchant un des présumés auteurs.
Lundi 16 décembre, les violences de Kankan ont pour origine une bastonnade entraînant la mort d’un jeune homme bien connu dans la région par des gendarmes. La population convaincue que le crime, comme tous les autres précédents, allait être impuni, s’est puissamment mobilisée pour manifester sa colère dans la rue, allongeant la liste des victimes.
Source : RFI