Le ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, Amadou KOITA, a animé, hier dimanche, au siège de la CIGMA, son point de presse hebdomadaire pour décortiquer les questions d’actualité. Cette rencontre avec les journalistes s’est focalisée sur la grève illimitée des magistrats, l’avant-projet de découpage administratif et le Pacte pour la paix signé entre le Gouvernement et les Nations unies, à travers le Représentant spécial du Secrétaire général.
Les engagements du gouvernement sont effectifs
Concernant la grève des magistrats, le conférencier a affirmé que cela fait 112 jours que certains magistrats sont en grève. Il a rappelé que conformément au procès-verbal de conciliation signé entre le Gouvernement et les syndicats de la magistrature en 2016, l’Etat s’était engagé à procéder à une augmentation de la grille salariale des magistrats à hauteur de 10% ; à augmenter l’indemnité de judicature à hauteur de 50% ; à augmenter l’indemnité de logement de 50 000 FCFA à 115 000 FCFA en 2017 et à 125 000 FCFA en 2018.
Le ministre Amadou KOITA a déclaré que tous ces engagements pris par le Gouvernement sont aujourd’hui effectifs. Il a déploré que malgré les efforts de l’Etat, certains magistrats sont toujours en grève sans respecter le service minimum. Aussi, a-t-il souligné les actions de bonne foi entreprises par le Gouvernement pour un climat social apaisé.
Le conférencier a noté la rencontre entre le Président de la République et les membres élus du Conseil supérieur de la magistrature au cours de laquelle il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement à traduire en action concrète toute action qui participe à l’amélioration des conditions de vie et d’existence de l’ensemble du peuple malien et surtout des travailleurs. De même, le ministre KOITA a souligné la décision du Gouvernement de payer les salaires du mois de septembre aux magistrats grévistes.
«La magistrature est un corps d’élite et son statut est consacré dans la Constitution. Ce que les magistrats ont obtenu sous l’ère IBK est énorme. Tous les magistrats, sans exception, ont vu leurs salaires nets augmentés au moins de 200 000 FCFA. Le Président de la République a également réaffirmé l’engagement du Gouvernement concernant le volet sécuritaire à renforcer la sécurisation des tribunaux, des magistrats et de l’ensemble du peuple maliens », a affirmé le ministre Amadou KOITA
Le porte-parole du Gouvernement a rappelé que lors de sa rencontre avec les membres du Conseil supérieur de la magistrature, le chef de l’Etat a annoncé la tenue prochaine d’un forum social avec l’ensemble des acteurs sociaux. Un forum qui sera l’occasion d’échanger et de discuter sur les questions relatives à la rémunération au Mali. « L’engagement du Président est là et nous demandons aux magistrats de comprendre qu’ils constituent un des piliers du fonctionnement du pays. Le pays a besoin de justice et aucun sacrifice n’est et ne sera de trop quand il s’agit du Mali. Il faut que nous nous donnions la main. Le pays fait face à beaucoup d’urgences comme la mise en œuvre de l’Accord, le redressement de l’armée, la relance de l’économie…», a rappelé Amadou KOITA, avant d’ajouter que le Gouvernement ne peut pas promettre ce qu’il ne peut pas faire.
Il a précisé que le Gouvernement ne ménagera aucun effort tant qu’il peut pour répondre aux revendications de toutes les corporations.
Redécoupage administratif
À propos de la tension suscitée autour de l’avant-projet de découpage administratif, le porte-parole du Gouvernement a affirmé que ce sont des rumeurs et des intoxications qui ont circulé ces derniers jours. Il a précisé que c’est depuis 2012 que le découpage administratif a été initié. « C’est un avant-projet, une piste de réflexion qui sera soumise lors des concertations régionales. Ces concertations régionales seront des occasions pour échanger avec l’ensemble des acteurs socio-professionnels du Mali pour avoir un compromis. C’est à l’issue de ces concertations qu’il y aura un projet de loi qui sera examiné par le Conseil des ministres puis soumis à l’Assemblée nationale pour aboutir à la loi portant création des circonscriptions administratives au Mali », a expliqué le ministre KOITA.
Il a rassuré que le Gouvernement n’a aucune volonté d’aller à un découpage qui ne sera pas le fruit d’un consensus. Aussi, a-t-il fait comprendre qu’aucune décision ne sera prise sans associer le peuple, car il s’agit de l’avenir du Mali.
Pacte pour la paix
En ce qui concerne le Pacte pour la paix signé récemment, le conférencier a affirmé que cela n’est pas un nouvel accord. Il a soutenu que ce Pacte est le renouvellement des engagements des parties prenantes à aller à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
« Il a été signé entre le Gouvernement du Mali et les Nations unies à travers le chef de la Minusma qui est le représentant spécial du secrétaire général. Il y a eu également une déclaration d’adhésion des mouvements signataires. C’est un signe du retour de la confiance avec la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord. Cela se justifie par la désignation des Autorités intérimaires dans toutes les régions concernées ; l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) ; l’avancée par rapport aux sites de cantonnement. Ce Pacte pour la paix vise à booster et à diligenter la mise en œuvre de l’Accord. À travers ce Pacte, les décisions de la médiation internationale deviennent exécutoires » a informé Amadou KOITA.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin