Depuis le mercredi 13 février dernier, les enseignants des écoles secondaires observent une grève qui devait perdurer jusqu’au 15 février 2019. Seul bémol : seuls les enfants des établissements publics gardent la couette, tandis que leurs camarades du privé poursuivent leur éducation pour être les futurs cadres du pays.
Déjà 5 jours que des enfants du Mali sont privés de leur droit d’apprentissage. Ils sont les agneaux sacrificiels d’une Nation qui ne semble point inquiète de leur devenir. En effet, les établissements scolaires du secondaire sont fermés avec la grève des enseignants, qui, selon leurs syndicats, veulent l’amélioration de leurs conditions de vie. Les doléances sont soumises à un gouvernement qui semble avoir d’autres priorités. Seuls les enfants payent le prix fort du bras de fer engagé entre l’État et les enseignants.
L’année académique est prise en otage par d’incessantes grèves depuis le début de l’année scolaire. Elle risque de se solder par une année blanche ou une année scolaire bâclée, pendant laquelle les élèves n’auront reçu aucun enseignement de qualité. Et pourtant, tout enfant y a droit à une éducation et c’est plus qu’un devoir pour l’État de le lui garantir. Sauf qu’au Mali ce droit semble être réservé uniquement aux enfants dont les géniteurs sont capables de supporter les frais d’une éducation dans le privé.
Car il faut pouvoir prendre en charge les coûts pour quiconque désire garantir l’avenir de son enfant au Mali. Les grèves sont devenues plus qu’une tradition dans le public. Depuis près d’une décennie, on assiste à la détérioration du système éducatif. Dans cette spirale infernale comment espérer produire de l’excellence alors qu’on ne peut garantir aux enfants l’éducation de base, socle de la construction de tout État émergent ?Comment espérer que ceux qui sont en classes d’examen puissent valider leurs épreuves ? Et s’il faut sauver l’année, cela peut-il se faire avec un programme non pleinement dispensé aux élèves, qui ne compétiront pas à chances égales avec ceux des écoles privées ou de l’étranger ? Pour bon nombre de Maliens, l’école publique est « pourrie », car partagée entre les grèves incessantes des enseignants et des élèves, tout cela couronné par un enseignement de mauvaise qualité. Sauf qu’il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir se payer le luxe d’une école privée pour son enfant.
Source: nordsudjournal