Aucune issue positive à la grève des syndicats des enseignants signataires du 15 Octobre 2016 jusqu’à présent. L’arrêt de travail prend d’ailleurs de nouvelles tournures. Les enseignants prévoient une marche sur toute l’étendue du territoire, le 6 mars prochain. Au même moment, l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) et les parents d’élèves exigent également une solution de sortie de crise. Le ministère de l’éducation nationale, de son côté, se dit toujours ouvert au dialogue.
Les élèves et étudiants du Mali ont déserté aujourd’hui encore les salles de classe. Et cela dans toutes les régions du pays. L’association des élèves et étudiants du Mali justifie cette nouvelle grève par le bras-de-fer en cours entre le gouvernement et les enseignants. « Vu que l’État n’arrive pas à trouver une solution à cette situation qui fragilise le secteur de l’éducation, nous décidons d’observer une grève de 72 heures à compter de ce jour 28 févier 2019», ont déclaré les responsables de la Coordination de l’AEEM.
Pendant ce temps, les enseignants grévistes annoncent une marche le 6 mars prochain dans toutes les localités du pays. Ils exigent toujours la satisfaction de leurs doléances. Selon Soumana Coulibaly, membre du directoire des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre, les négociations sont au point mort. « C’est pourquoi, nous avons décidé d’organiser une marche pour encore soutenir notre mouvement », a-t-il expliqué. Selon lui, cette marche sera observée partout où se trouvent les militants des différents syndicats. « A Bamako, la marche prendra le départ à la place CAN à l’ACI 2000 », a-t-il expliqué.
Cette situation préoccupe également les parents d’élèves. Hier mercredi 27 février 2019, une centaine de femmes de la ville de Sikasso est sortie dans les rues pour réclamer le droit à l’éducation pour leurs enfants. Pour Djelima Kouyaté, parents d’élèves à Sikasso, l’objectif de la marche était de demander aux autorités locales plus d’informations sur cette grève. « Nous sommes venus demander des explications aux autorités. Nous n’avons pas été à l’école, nous ne voulons pas que la même chose arrive à nos enfants », a-t-elle précisé, avant d’appeler les acteurs concernés à la retenue et au dialogue.
De son côté, le ministère de l’éducation affirme être toujours ouvert au dialogue. Selon ses responsables, le gouvernement a fait beaucoup d’efforts pour satisfaire les syndicats signataires du 15 octobre 2016. « Sur leurs 10 points de revendications, 7 ont été satisfaits», affirment-ils. Ainsi, ils demandent aux enseignants d’être eux aussi, « flexibles et sensibles » au sort des élèves.
L’une des conséquences de cette grève est la rétention par le ministère des finances des salaires de grévistes.
Sit-in des enseignants à Kayes
A Kayes, la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2015 a tenu hier 27/2/2019 un sit-in devant la direction régionale du trésor public. Les manifestants contestent la mesure visant la rétention de cet arrêt de travail sur leurs salaires. Le syndicat entend entreprendre d’autres mouvements en cas d’application de cette décision.
Djibril Traoré, coordinateur régional du syndicat à Kayes
Source: studiotamani