Pas moins de huit syndicats d’enseignants observent un arrêt de travail de 312 heures, soit 13 jours de grève depuis le 13 février dernier. Sur cette situation qui préoccupe l’opinion nationale, le ministère de l’Education nationale a organisé, jeudi dernier, un point de presse pour rendre compte des efforts accomplis par le gouvernement et ouvrir les négociations avec les syndicats concernés.
La conférence était animée par le secrétaire général du département de l’Education nationale, Kinane Ag Gadéga, en présence de ses collaborateurs, notamment le directeur des ressources humaines du secteur de l’éducation, Mamadou Konta.
Dans ses propos liminaires, le secrétaire général a rappelé que le ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions a reçu successivement 4 préavis de grève des syndicats de l’éducation, respectivement le 30 novembre et le 21 décembre 2018, ainsi que le 3 janvier et le 28 janvier. Dans ces différents préavis, les syndicats exigent la satisfaction de 10 points de revendications.
Parmi ces doléances figurent l’octroi d’une prime de documentation, de logement, l’adoption immédiate du projet de décret portant plan de carrière du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale en conseil des ministres.
Le conférencier a expliqué que pour trouver une solution aux revendications des syndicalistes, le département en charge du Travail a mis en place une commission de conciliation, dirigée par Issaga Traoré, et composée de 6 personnes ressources. En plus des représentants des syndicats d’enseignants, la commission est assistée par les représentants des ministères de l’Education nationale, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et du ministère de l’Economie et des Finances, a précisé Kinane Ag Gadéga.
A la fin de ses travaux, la commission de conciliation et les syndicats se sont mis d’accord sur 6 points de revendications, notamment les points 1, 2, 3, 4, 5 et 9. Le point 7 aussi a fait l’objet d’un accord partiel. Mais le conférencier a tenu à préciser que les positions des deux parties ont achoppé sur les points 2, 6 et 10. Aucun consensus n’a pu être trouvé à ce niveau.
Le secrétaire général du ministère de l’Education nationale a déploré les perturbations de l’année scolaire 2018-2019, liées à de fréquents débrayages des syndicats d’enseignants avant de préciser que plusieurs réunions ont été tenues avec les grévistes pour trouver un accord. Pour le conférencier, son département ne ferme pas du tout la porte aux négociations.
Par ailleurs, le responsable du ministère de l’Education nationale a souligné que des mesures ont été prises pour évaluer les élèves au 1er trimestre et tout sera mis en œuvre pour pouvoir organiser ces évaluations. Enfin, le conférencier a invité les enseignants grévistes à tenir compte des contraintes budgétaires de l’Etat et à accepter de faire des sacrifices.
Il est utile de préciser que le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (SYPESCO), le Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB), le Syndicat national des enseignants du secondaire de l’Etat et des collectivités (SYNESEC), le Syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental (SYLDEF), le Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT), le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC), la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (COSES) et la Fédération nationale de l’éducation, des sports, des arts, de la recherche et de la culture (FENAREC) sont les 8 syndicats grévistes.
Sidi Y. WAGUé
Source: Essor