A la suite des propos tendancieux, le président IBK a tenu à lever toute équivoque. Il indique d’avoir agi personnellement avec son Premier ministre pour la composition de ce nouveau gouvernement. Un gouvernement formé de mérite et de compétence des membres qui le composent. Pourtant, le peuple dans son ensemble s’estime trahi. Et c’est la grande déception !
Longtemps attendu, il est enfin arrivé avec le maintien du vieux Modibo Kéïta comme Premier ministre. Des départs inattendus et des arrivées sur fond de suspicion.
De 32 à 34 membres, le gouvernement s’est grossi. Avec des ministères éclatés et d’autres créés de toute pièce pour satisfaire les nouveaux venus. “Vous devez combler de façon remarquable les attentes placées en vous, vos qualités ont été les seuls critères de votre entrée au gouvernement ou de votre maintien dans ce gouvernement. Vos qualités et vos compétences seront utiles à ce pays, je vous engage, chacune et chacun à donner le meilleur de lui-même dans les missions suivantes qui vous sont confiées.
Vous êtes ici sans complexe, et vous êtes au service de votre peuple. Chaque acte que vous allez poser, souvenez-vous de son jugement futur. Vous devez vous rappeler à chaque instant que vous êtes des hommes aux services des hommes”, a déclaré le président IBK lors de sa prise de contact avec le nouveau gouvernement. C’était ce samedi 09 juillet à Koulouba.
Et au Premier ministre de se mettre au diapason du président de la République. Sa déclaration : ” Nous mesurons le poids de votre confiance, nous mesurons également la taille du défi. Vos mots sont des balises qui éclairent notre chemin pour améliorer les conditions de vie de nos populations. Nous devons faire preuve de beaucoup d’imagination au lieu de rester sur la routine. Nous comptons sur votre soutien qui ne nous a jamais fait défaut.
Merci monsieur le Président pour votre attachement à l’humilité. Nous nous rappelons toujours que nous sommes des Hommes parmi les Hommes et aux services des hommes.
Nous vous remercions pour votre choix et votre confiance en nous. Merci”
Si les plus hautes autorités estiment que le choix fut judicieux, le peuple malien s’indigne, il est grandement déçu. Les raisons !
Selon nos enquêtes, il revient sur toutes les lèvres que la nomination de la dame à l’Artisanat et au Tourisme est une pure arnaque. D’abord, son mouvement indique ne pas été consulté, donc non partant pour son entrée au gouvernement. Au moment où tout le monde indique que ce gouvernement est le gouvernement pour l’application de l’accord d’Alger. Par ces faits, les Maliens sont sidérés et craignent des lendemains très agités.
Ensuite, tout le monde est surpris de l’arrivée d’Ousmane Koné à l’Habitat et à l’Urbanisme. Après un début tonitruant à la Santé, il finit par tomber dans l’affairisme, le vol et la gabegie. D’où son départ de ce département pour un département moins juteux, l’Environnement. Cadre du parti et ancien DAF du président au moment où il était PM, Ousmane Koné est déjà contesté par les Maliens. On parle déjà de ses casseroles à l’Environnement lors de la dernière quinzaine organisée à Kayes. Ensuite, tout le monde se demande pourquoi Tiémoko Sangaré et Malick Alhousseyni sont devenus ministres ?
A ce sujet, tout le monde parle de leur passé chaotique dans les départements qu’ils ont eu à gérer. Aussi, à l’Adéma, on indique qu’IBK a trahi ceux qui l’ont soutenu pour faire plaisir à ses détracteurs dont Tiémoko est le chef de file. Toute une histoire à méditer.
Pourquoi Zahabi est parti ? C’est la question qui taraude tous les esprits. Véritable acteur pour la paix et la réconciliation, les Maliens estiment qu’il a été viré à un moment crucial. Alors, les uns et les autres pensent qu’il devait rester pour savourer sa victoire s’il y a victoire.
La seule bonne note de ce gouvernement est la nomination de Me Mamadou Ismaël Konaté pour son engagement. Il reste à savoir s’il pourra se départir des nombreux loups qui l’entourent. Et qui ne rêvent que de leur seul intérêt. Le problème du Mali résidant en plus dans sa justice.
Au demeurant, il faut dire que le maintien du Premier ministre est un désaveu. Le vieux est tombé dans la disgrâce, dans l’incompétence, dans l’indifférence et l’affairisme. Il ne répond plus aux attentes d’un peuple en quête de bien-être. Finalement, l’on se demande en réalité que veut IBK. A-t-il encore envie de relever les défis ou cherche-t-il à noyer le poisson dans l’eau ?
Quoi qu’il en soit, ce gouvernement est un pire désarroi, une honte. Nous ne pouvons que l’attendre de pied ferme pour le salut du Mali.
Boubacar DABO
Source: Zénith Balé