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Gouvernance au Mali : 2018, c’est déjà demain !

Il faut tout mettre en œuvre pour déstabiliser les leaders de l’opposition afin de permettre au Chef de l’Etat de se concentrer sur la gestion des affaires publiques et de mieux préparer les échéances de 2018 au cours desquelles les soutiens du locataire de Koulouba tablent sur le “Takokélé” comme l’a fait en 2007, l’ancien président ATT. 2018, c’est déjà demain !

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Aculés par les sorties et déclarations intempestives d’une opposition tonitruante, les lieutenants d’IBK sont montés sur leurs grands chevaux pour flinguer. La cible : Soumaïla Cissé, challenger d’IBK au second tour de 2013, chef de file de l’opposition politique. Un vieux dossier de forages de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africain (UEMOA) datant de 2011 sur lequel l’intéressé qui fut Président de la Commission de l’institution sous-régionale, a eu à s’expliquer largement, est dépoussiéré. Il faut tout mettre en œuvre pour déstabiliser les leaders de l’opposition afin de permettre au chef de l’Etat de se concentrer sur la gestion des affaires publiques et de mieux préparer les échéances de 2018 au cours desquelles les soutiens du locataire de Koulouba tablent sur le takokélé comme ATT l’a fait en 2007.

Les attaques téléguidées contre le chef de file de l’opposition par le cercle proche du pouvoir brisent l’accalmie qui avait prévalu suite à l’hospitalisation du chef de l’Etat. On est au bord de la rupture. Du côté de la majorité comme de l’opposition, il faut éviter les provocations inutiles afin de ne pas en rajouter à la situation déjà fragile. Le peuple a subi d’énormes épreuves. Et on peut faire l’économie d’une crise politique qui risque d’avoir des conséquences imprévisibles sur la stabilité des institutions de la République.

Absence de cap, système déstructuré 

Face à un système déstructuré miné par des divergences majeures, les attaques ciblées sous forme de tirs groupés à l’allure d’un lynchage médiatique contre les opposants peuvent paraître contre-productives aux yeux d’une opinion ayant d’autres préoccupations. Rien ne dit que les manœuvres visant à détruire le chef de file de l’opposition pourraient profiter au Chef de l’Etat. La meilleure réponse aux sorties et déclarations de l’opposition est de répondre aux attentes et aspirations des populations et instaurer une gouvernance vertueuse à travers des actes concrets conformément aux promesses du candidat IBK. Dans sa majorité, les populations ne sont pas satisfaites de la gouvernance actuelle.

La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation n’enregistre pas de résultats probants. Les élections communales et régionales peinent à être organisées. La situation sécuritaire se détériore, dans certains endroits du pays des affrontements ou des risques d’affrontement intercommunautaires. Les efforts d’augmentation de salaires du gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec l’Union Nationale des Travailleurs du Mali sont apparus comme une goutte d’eau dans l’océan. La réduction des prix des hydrocarbures n’a eu aucun impact sur le coût du transport.

Les échecs et autres lenteurs constatés dans la gestion des affaires publiques ne sont nullement dus aux bourdonnements de l’opposition mais plutôt à l’absence de cap et d’un système structuré sur lequel le Chef de l’Etat puisse s’endosser. L’absence de capitaine au sein du navire de la majorité présidentielle, grippée à l’image du RPM (Rassemblement pour le Mali) en rajoute à la mauvaise structuration.

A son retour de Paris, le Chef de l’Etat devait avoir le courage de s’atteler à la structuration de son système en faisant en sorte qu’il puisse avoir des poches de prise de décisions et que tout ne revient pas ou ne se résume pas à lui. Comme, c’est le cas si l’on se fie aux témoignages de l’entourage du Chef de l’Etat qui “n’a pas le rendez-vous facile”. Aussi, il est attendu du chef de l’Etat et cela dans l’immédiat, des actes forts visant à décrisper le climat politique. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, en a la capacité et l’autorité morale.

Chiaka Doumbia  

Source : Le Challenger  

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