Le feuilleton de l’année, sortant de l’ordinaire, se déroule bien à Goundam. Une CAFO, deux bureaux parallèles. Voilà paradoxalement le triste décor d’une conspiration exacerbée.
Le renouvellement du bureau local de la Coordination des Associations féminines et ONG (CAFO), la semaine dernière, à Goundam, n’a pas abouti à un dénouement heureux entre les femmes. Elles étaient deux candidates en lice. La première est la présidente sortante, Aïssa Abdoulaye Touré étant à la tête de la structure depuis 28 ans. Aïssata Sall est la seconde, une autre amazone pour la cause féminine. Le hic, c’est la candidature de la présidente sortante après plus de deux décennies de gestion à la tête de la CAFO locale. A en croire nos sources, elle n’aurait pas été mandatée et la candidature de toute intéressée ayant dépassé deux à trois mandatures viole les textes de la CAFO. «Nous n’avions pas pu parvenir au consensus puisqu’il y’a eu une violation des textes de la CAFO. Nous avons même demandé à l’administration la lecture des textes. Le représentant du préfet a affirmé être mandaté pour faire le vote et que son objectif n’est pas de diviser les femmes. Et pourtant, le vote se fait par récépissé des déléguées mandatées et non par le doigt. On ne pourrait aucunement faire élire une candidate non mandatée», a affirmé Mme Konipo Fanta Maiga, déléguée CAFO-Tonka.
Fustigeant la carence de l’administration locale, Mme Konipo dira que c’est la loi qui devrait prévaloir. «La loi c‘est la loi. Mais à Goundam, on a vu la loi piétinée par ceux-là même qui doivent la faire respecter en imposant leur volonté d’agir contrairement aux règlements de la CAFO. A trois reprises, elle a fait voter la CAFO communale pour ses trois déléguées mandatées. L’administration a également refusé l’accès de la salle aux membres du bureau sortant et pourtant l’article 22 stipule sa participation», a-t-elle dit. Les femmes de Goundam se sont divisées après 48 heures de dures tractations. Ainsi, la tendance de la présidente sortante a mis son bureau local en place, validée par l’administration sans la participation de la société civile. Aïssa Abdoulaye Touré se succède à elle-même. La seconde tendance a jeté son dévolu sur Aissata Sall. Cette fois-ci, la mise en place de ce bureau est faite sous le contrôle de la société civile.
En tout cas, en attendant de trouver un dénouement heureux à la situation, la CAFO à Goundam fonctionne avec deux bureaux parallèles. D’ores et déjà, les deux présidentes respectives prennent part aux activités au nom de la structure.
Affaire à suivre…
Par Almoudou
M. Bangou avec
Source: Canard Déchainé