Une nouvelle attaque est venue confirmer la dégradation de la situation sécuritaire dans le cercle de Goundam. Elle s’est produite à Echell, un village de la commune rurale de Tonka. Pendant que la foire hebdomadaire de la localité battait son plein jeudi dernier, des bandits armés ont fait irruption au marché et l’ont assiégé de tous les côtés, tirant dans tous les sens, et obligeant les forains à se disperser.
Ayant maintenant le champ libre, ils ont pris tous leur temps pour piller le marché. Ils ont chargé leurs véhicules de céréales et d’autres produits de consommation courante, puis ont enlevé cinq motos appartenant à des particuliers. Ces motos ont été chargées à bord d’un véhicule de type Toyota Cryser 4×4 appartenant à un transporteur de Goundam. Le véhicule a été enlevé sous le regard impuissant de son chauffeur et d’autres forains.
Après leur forfait, les bandits ont fuit abandonnant dans leur précipitation un des leurs. Celui-ci s’était coupé du groupe occupé qu’il était à tirer des coups de feu à tout vent afin d’éloigner la foule en colère. Par finir, le bandit épuisa ses munitions. Il se replia donc sur la place du marché. Mais au lieu de ses compères, il y trouva une foule en colère qui fondit instantanément sur lui.
Le bandit a été battu à mort sur place. Les assaillants ayant constaté l’absence d’un des leurs ont rebroussé chemin pour venir le chercher. Mais ils renoncèrent quand ils entendirent le bruit de trois hélicoptères survolant la zone.
Ces appareil avaient survolé la ville de Goundam aux environ de 15 heures avant de prendre la direction d’Echell. Aussitôt après l’attaque, une colonne de l’armée disposant d’engins blindés, s’est rendue à Echell. Elle est arrivée dans la localité vers la fin de la journée et y a passé la nuit. Cette réaction rapide de l’armée a été a été particulièrement bien appréciée et saluée par la population. A commencer par le chef de village pour qui cette présence dissuasive des FAMA permettra à ses administrés de se remettre du traumatisme causé par l’attaque armée.
A. A. TOURE
Amap-Goundam
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Goundam : AU BORD DE L’ASPHYXIE
La situation sécuritaire à Goundam devient de plus en plus préoccupante, notamment sur les routes qui mènent vers la capitale régionale, où se traitent pratiquement tous les problèmes financiers des fonctionnaires, des chefs d’entreprise, des ONG de la place et des prestataires.
Ces voies sont infestées de bandits armés qui surgissent des bois dès qu’ils entendent une automobile s’approcher. Ils s’en prennent notamment aux véhicules de transport et de service. Selon des voyageurs, les bandits ont même érigé des check-points en trois endroits distincts, à 20 km de Goundam, à Acharane et dans la zone de Tinbaradiane.
Les personnes qui partent de Goundam pour la foire hebdomadaire de Douékiré sont fréquemment débarquées des véhicules, fouillées, souvent bastonnées, et dépouillées de tous leurs biens, selon le témoignage des victimes. Après leur forfait, les bandits disparaissent avec le véhicule, s’il est en bon état, et avec tout son contenu. Le cas échéant, ils se contentent du chargement.
Cette insécurité au quotidien inquiète profondément les populations qui assistent au ralentissement de leurs activités économiques. Un jeune commerçant, victime du dernier braquage, affirme avoir perdu tous ses biens. Même les chaussures qu’il portait ont été volées par les bandits.
Selon une autre victime, un des passagers, sûrement un complice, aurait téléphoné au démarrage de leur véhicule forain de Douékiré, sans doute pour prévenir les bandits qui ont attaqué le convoi.
Un ressortissant de Tombouctou, venu assister à la cérémonie de mariage d’un ami à Goundam, a été intercepté à son retour à 25 km de la ville par deux bandits armés de kalachnikov. Ils lui ont retiré sa moto, son appareil numérique, son portable et 6000 Fcfa. Selon ses dires, ses bourreaux voulaient l’entrainer dans la broussaille sous la menace de leurs armes. Mais malgré les menaces et les coups de crosse, il n’a pas cédé. Il a ensuite été conduit de force au pied d’un arbre pour y être attaché à l’aide de son turban et abandonné à son sort. C’est une patrouille de l’armée qui l’a découvert et l’a ramené à Goundam.
Ce jeudi, plusieurs personnes, notamment des jeunes enseignants, des fonctionnaires et des particuliers, ont été braqués et dépossédés de leurs documents administratifs, pièces d’identité, chèques signés, argent liquide, motos, etc.
Un entrepreneur très connu dans les cercles de Goundam et de Diré, impliqué dans les actions de développement de ces villes, a été débarqué cette semaine par des bandits armés de son véhicule alors qu’il allait à Tombouctou.
Ces multiples actes de banditisme sur l’axe Goundam-Tombouctou inquiètent terriblement les habitants et paralysent le commerce et toutes les activités économiques entre Tombouctou et les autres cercles de la région.
A. A. TOURE
AMAP-Goundam
source : L’ Essor