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Gestion des affaires par le PM Soumeylou Boubèye Maïga : D’ambitieux chantiers dans un contexte lourd de défis

Avec un programme ambitieux de réformes institutionnelles et d’amélioration du quotidien de ses compatriotes, le second mandat du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, réélu non sans contestation, produira-t-il des fruits à l’image des fleurs exhibées ? L’arbre des nuages ne doit pas cacher la forêt de ce ciel sujet à quelques vents et éclairs…

Le Premier ministre Soumeylou Boubèye tient à un processus de révision constitutionnelle « inclusif et consensuel ». Il ne manque plus d’occasion de le souligner avec insistance. Cette relecture de la loi fondamentale du pays est un chantier majeur en vue d’un retour à un modus vivendi politique.

En stratège politique avisé, le chef du gouvernement a convaincu les partenaires du Mali d’accompagner plus vigoureusement encore le chantier des réformes politiques. Il travaille en symbiose avec les alliés politiques de la majorité présidentielle, Ensemble Pour le Mali (EPM) pour faire aboutir la relecture de la Constitution du 25 février 1992 dans un climat décrispé.

C’est dans ce sens que Soumeylou Boubèye Maïga (SBM) vient d’ouvrir le dialogue avec l’opposition et, le cas échéant, annonce-t-il,  le Comité d’experts devant élaborer l’avant-projet de texte constitutionnel vient d’être mis en place et dirigé par le constitutionnaliste Makan Moussa Sissoko, qui pilote une équipe de 11 experts dont deux femmes. Et le PM d’assurer que ce comité comprend l’expert nécessaire pour poser les jalons du nouveau texte constitutionnel devant bénéficier de l’adhésion de la majorité des chapelles politiques du pays. Ce qui conforte du reste l’option de rassemblement prise par le locataire de la primature, le second mandat tendant à s’apaiser politiquement. SBM n’a-t-il pas annoncé la volonté de fédérer les partis politiques comme le sien, l’ASMA-CFP, le RPM, l’ADEMA et peut-être l’URD d’ici à 2023, date de la fin du régime IBK ? Un chantier qui ne sera pas aussi aisé tant les égos politiques sont assez prononcés dans toutes ces formations.

En outre, l’agenda du chef du gouvernement est assez dense au plan électoral. Si, à priori le référendum constitutionnel peut se tenir en avril, les Maliens devraient se retrouver aux urnes pour élire leurs nouveaux  députés en juin, le mandat parlementaire en cours n’étant qu’une prolongation (contestée par certains bords) jusqu’au mois de juin. S’y ajoutent des élections sénatoriales, les communales partielles, les régionales et les élections des conseillers de cercles. Ce qui augure d’une année 2019 électoralement engorgée et sans répit, tant les défis sont nombreux.

Au plan de la gouvernance institutionnelle, le chef du gouvernement table sur ce mois de janvier pour organiser des « assises sociales » ou une « conférence sociale » en vue de désamorcer les nombreuses récriminations liées aux insatisfactions du monde du travail. N’eût-été la grève de 72 heures des 9, 10 et 11 janvier dernier, ce forum devrait se tenir ces jours-ci. Mais, l’on peut gager qu’avec la prise en main du dossier des négociations gouvernement-centrales syndicales du pays, le front social sera un tant soit peu calmé. Ceci, malgré le préavis la grève des enseignants pour les prochains jours…

Par ailleurs, le gouvernement projette de grands projets de construction d’infrastructures dont un nouveau siège pour la paierie générale du Trésor, Les recettes du district de Bamako, sans oublier le chantier annoncé grandiose du quatrième pont de Bamako et d’autres ouvrages de grande portée à l’intérieur du pays. L’on peut citer les projets d’universités à Bandiagara, Sikasso et Mopti, d’un échangeur à Sikasso, etc.

Comme on le voit, de nombreux grands chantiers de développement socio-économique et des initiatives de réformes institutionnelles remplissent l’agenda gouvernemental. L’on ne peut que plaider pour un climat sociopolitique apaisé et une décrispation politique avérée, dont un déclic vient d’être donné par la rencontre d’échanges entre l’URD (opposition) et le parti présidentiel, le RPM. Ce début de décrispation peut, dans une certaine mesure, créer les conditions favorables au retour des investisseurs afin de relever ces défis existentiels du grand Mali, cher au président IBK.

Boubou SIDIBE

Maliweb

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