L’accès à l’eau potable et l’assainissement est une priorité absolue tant pour l’Etat et ses partenaires au développement que pour les autorités publiques, en l’occurrence les élus. Une bonne gestion de l’eau potable et l’instauration d’un cadre de vie assaini permettent, en effet, à nos concitoyens de vivre sainement.
C’est dans cette optique que la Coalition pour l’accès à l’eau potable (CAEPHA), en partenariat avec WaterAid Mali et la mairie de la commune IV, a initié, hier, un espace de dialogue citoyen et de restitution publique sur la gestion de l’eau potable et l’assainissement dans cette commune.
Outre le député élu en Commune IV, Siriman Bathily, la rencontre a mobilisé les riverains et les membres de la société civile. Cette journée, selon ses initiateurs, vise à renforcer le processus de dialogue entre les acteurs locaux dans le cadre de la bonne gouvernance et la transparence pour une meilleure prise en compte des besoins de l’AEPHA. Il s’agissait aussi d’amener les autorités locales à instaurer la culture de la redevabilité et de la réactivité vis-à-vis des communautés, promouvoir la participation citoyenne à la gestion de la commune en matière d’AEPHA et enfin susciter l’institutionnalisation des espaces d’interpellation démocratique (EID) au niveau de la commune.
Pour Siriman Bathily, l’un des objectifs de la journée était de rendre compte à la population, de « ce qu’ils ont pu faire au cours de leur mandat en matière d’eau et d’assainissement ». Sur ce plan, l’élu s’est réjoui de l’installation de 2009 à nos jours, de 25 forages dans les quartiers démunis. Pour l’assainissement, il a dénoncé le problème de coordination dans l’évacuation des ordures vers les dépôts de transit.
Selon un document remis à la presse, l’initiative fait suite à l’institutionnalisation de l’EID par le gouvernement depuis 1994 dans le cadre de la promotion de la gouvernance et la transparence, mais aussi pour réaffirmer la crédibilité de l’Etat. Toujours, selon la note, les EID locaux visent à renforcer le dialogue entre les acteurs pour la prise en compte des besoins en matière d’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement.
De 2009 à nos jours, les impacts ont confirmé la pertinence de l’initiative qui se présente comme un véritable outil de développement, indique le document. En effet les EID ont permis d’impulser le développement à travers l’amélioration du taux de recouvrement des impôts et taxes dans certaines communes, l’augmentation des ouvrages d’eau et d’assainissement, l’implication des acteurs locaux dans la recherche de solutions aux préoccupations des populations en matière d’AEPHA.
Ainsi, WaterAid, dans son plan d’action 2015-2016, prévoit d’élaborer et de mettre en œuvre un projet de plaidoyer à la base et un engagement citoyen notamment en Commune IV du district de Bamako. Ce projet vise un double objectif : l’amélioration des conditions d’accès aux services d’eau et d’assainissement pour transformer la situation des pauvres en influençant, changeant les politiques des autorités au niveau national ; et l’amélioration de la gouvernance du secteur eau, hygiène et assainissement par la reddition des comptes à chaque citoyen et usagers. Il s’agit d’organiser une restitution publique dont le principe a été introduit dans le processus de décentralisation pour mobiliser les citoyens autour des affaires publiques locales.
Abdoul Karim COULIBALY
Source : Essor