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Gestion de l’eau des zones humides : UNE METHODOLOGIE RIGOUREUSE DE FIXATION DES DEBITS POUR LE DELTA DU NIGER

Le débit est l’élément clé de la vie des cours d’eau et la clef de voûte du fonctionnement des hydro systèmes. Il faut donc situer les débits nécessaires pour un delta vivant 

Ong Wetlands international conference hydro systemes

L’Ong Wetlands international organise du 7 au 10 juin au Grand Hôtel de Bamako, un atelier sous-régional destiné à développer une méthodologie participative de définition des seuils hydrologiques et débits environnementaux pour le Delta intérieur du Niger.

L’atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la sécurisation des moyens d’existence et biodiversité dans un climat changeant, financé par les Pays-Bas. Les participants sont des experts internationaux qui mènent des recherches scientifiques dans les domaines de la modélisation hydraulique 2D et hydrologie, les habitats des poissons, etc.

« Au regard de la complexité du système et des enjeux économiques, sociaux et environnementaux, la planification et les décisions opérationnelles pour le Niger supérieur et le Delta intérieur doivent se faire avec la plus grande prudence », juge Karounga Keïta, coordonnateur national et chef du bureau de Wetlands international au Mali.

Il faudra par exemple, dit-il, s’assurer de maintenir les débits maximums afin de maintenir la superficie des zones inondées, sinon les zones humides autour du delta et leurs écosystèmes seront menacées. « Il faudra également maintenir un débit environnemental défini par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 2008, comme étant le régime de l’eau fourni dans une rivière, une zone humide et une zone côtière, pour maintenir les écosystèmes et les services qu’ils offrent aux populations, lorsque les usages de l’eau sont compétitifs et que les flux sont réglementés ».

« Afin de fixer les valeurs de ces seuils, il faudra établir une méthodologie rigoureuse de fixation des débits nécessaires pour un delta vivant, en utilisant les meilleures approches scientifiques et les meilleures données disponibles », indique Karounga Keïta.

Dans les 9 pays qui se partagent son bassin versant de 2 170 000 km2, le fleuve Niger assure la subsistance d’environ 110 millions de personnes. Son Delta intérieur est la plus grande zone humide de l’Afrique de l’Ouest et la seconde du continent. Les écosystèmes du delta intérieur sont riches en biodiversité. Mais, ils subissent une forte pression due à l’exploitation grandissante des ressources en eau, de la terre, de la flore et de la faune par les populations et les industries locales. Le couvert végétal s’amenuise à cause de la pratique de l’agriculture itinérante, l’orpaillage traditionnel, la fabrication des briques de construction, etc. Les différentes formes de pollution issues des activités des grandes sociétés minières présentes dans la zone et celles des teinturières et la présence de plusieurs barrages altèrent le régime hydrologique.

Au cours des dernières décennies, le Delta intérieur du Niger a subi des transformations significatives. Il est passé d’un système essentiellement naturel à un système de plus en plus modifié où les moyens d’existence et la biodiversité dépendent fortement de la gestion des terres. En plus de l’impact des changements climatiques, l’ensablement du lit des cours d’eau constitue aussi une menace pour le régime hydrologique. La santé du Delta intérieur, de ses communautés et de sa biodiversité dépend du maintien d’un régime d’écoulement qui, à défaut d’être naturel, équilibre les services entre les parties prenantes.

Ainsi, la mobilisation des expertises et des connaissances pour la fixation des débits environnementaux pour le Delta du Niger se fera au cours de plusieurs activités. Les résultats de cet atelier et des activités subséquentes constitueront une base scientifique pour la fixation de ces seuils. Celle-ci tiendra compte des particularités du Delta intérieur du Niger.

La rencontre actuelle permettra non seulement d’approfondir les connaissances sur les régimes hydrologiques, mais aussi de connaître les méthodes utilisées par la communauté scientifique mondiale pour caractériser les exigences des pulsations de crue en termes de régime hydrique et aussi de développer des connaissances dans la détermination des débits environnementaux.

Le secrétaire général du ministère de l’Énergie et de l’Eau, Lamissa Diabaté, a relevé que ce besoin d’outil d’aide à la décision est d’autant plus urgent que les effets des changements climatiques et des actions anthropiques prennent, de plus en plus, une ampleur sans précédent sur les ressources en eau avec une profonde accentuation de la vulnérabilité des hommes et des écosystèmes. « Le débit est l’élément clé de la vie des cours d’eau et la clé de voûte du fonctionnement des hydro systèmes », a rappelé Lamissa Diabaté,

En demandant aux participants de parvenir à des résultats à la hauteur des attentes, il a promis que le gouvernement malien suivra avec la plus grande attention, le déroulement des travaux et se tiendra prêt à apporter tout son soutien au processus.

Le démarrage des travaux a été présidé par Lamissa Diabaté, entouré de Peter Zoutewelle, conseiller à l’ambassade des Pays-Bas au Mali, Robert Dessouassi, responsable de l’Observatoire du bassin du Niger, et Karounga Keïta, coordonnateur national et chef du bureau de Wetlands international au Mali.

C. A. DIA

Source: essor

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