Dans sa logique régulière de contribuer à la paix et à la préservation de la cohésion sociale, le Mouvement Tabalé, appuyé par les Réseaux Tabalé, sollicite un mandat de l’État malien lui attribuant le rôle de facilitateur pour mener des négociations devant conduire à des vrais pourparlers entre les autorités et les mouvements belligérants. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le 31 août 2024 à la maison de la presse.
Convaincu de sa capacité à apporter sa pierre à l’édifice national, le Mouvement Tabalé est revenu à la charge pour proposer des pistes de sorties de crise, ce, quinze mois après sa sortie médiatique. Cette fois-ci, devant un parterre de journalistes, le Mouvement a broché l’actualité avant de proposer ses services à l’État pour une paix durable. Ainsi de la question de lutte contre le terrorisme au Mali, au dialogue Inclusif pour une paix durable, en passant par le bon fonctionnement de l’Alliance des États du Sahel (AES) et le rêve des Etats Unis d’Afrique, le mouvement n’a pas manqué de matière lors de cette conférence.
Pour Tabalé, dans une guerre, nul ne sort gagnant. Toute chose qu’il avait déjà fait entendre en février 2023 en ces termes : « De cet affrontement, nul ne sortira gagnant et ce sont les populations civiles qui en payeront le plus lourd tribut, avec cette fois une forte probabilité de casser l’équilibre social et territorial de toute la République. Face à un tel danger et à l’implication difficilement impartiale des acteurs exogènes, dont les efforts manquent désormais d’innovations et de souplesse, n’est-il pas aujourd’hui raisonnable et vital pour les Maliens, d’inscrire la problématique de la paix dans une dynamique franchement nationale et fraternelle, et selon une stratégie endogène Maliano-malienne ? Les enjeux et défis socioéconomiques, politiques et sécuritaires auxquels le Mali est confronté sont-ils au-dessus de l’intelligence collective des Maliens ? ».
Mais hélas….!
Les membres Tabalé estiment que quinze mois après ces propos, malgré les succès militaires indéniables et salutaires enregistrés par les forces de défense et de sécurité du Mali, appuyés par leurs partenaires russes dans la lutte pour la sécurisation des biens et des personnes, l’histoire semble leur avoir donné raison, surtout au vu de la généralisation de l’insécurité occasionnant ainsi d’innombrables victimes civiles causées par ces conflits avec leurs lots de réfugiés et de déplacés.
Face à tous ces constats, le Mouvement Tabalé propose des stratégies qu’il juge mieux adaptées à la gestion de la crise malienne. Ainsi considérant les prémisses d’internationalisation du conflit dans le Nord du Mali, avec le risque élevé de faire du Sahel un lieu de confrontations des puissances militaires mondiales et la dissémination de l’insécurité entretenue par des groupes mobiles d’extrême violence dans le Sahel en général et dans l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel, le Mouvement Tabalé propose ainsi pour baisser les tensions entre parties maliennes en conflit avec l’Etat, une réappropriation malienne et véritable de la problématique de la paix et de la sécurité. Il lance tout de même un appel solennel à l’Etat, au CSP-DPA et aux maliens versés dans le terrorisme, d’observer un cessez-le-feu immédiat sur toute l’étendue du territoire national, pour permettre de créer les conditions idoines d’un dialogue entre les belligérants.
Pour jouer pleinement son rôle, Tabalé sollicite un mandat de l’État malien lui attribuant le rôle de facilitateur pour mener des négociations devant conduire à des vrais pourparlers entre les autorités et les mouvements belligérants.
« Nous voulons une AES des peuples… »
Aussi, le mouvement a fait des propositions aux dirigeants de l’AES. « Nous voulons une AES des peuples et non celle des chefs d’État. Nous souhaitons que cette nouvelle organisation mette en avant les intérêts des peuples avant celui des dirigeants. Il faut que l’AES évite les erreurs commises par la CEDEAO et jusqu’ici nous ne sommes pas très convaincus du fonctionnement de l’Alliance », a déclaré Prof Souleymane Diarra, vice coordinateur général du Mouvement Tabalé.
Amadou Kodio
Source : Ziré