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Gaz butane : La pénurie encore et encore !

La bouteille de 6 kg se vend entre 4.000 et 5.000 Fcfa

 

Depuis quelques semaines, on constate une pénurie de gaz butane à Bamako et ses environs. Pratiquement chaque année, le même problème se pose. «Nous connaissons tous les dangers de la coupe du bois, mais si on n’arrive pas à trouver une solution au manque de gaz, nous n’aurions d’autre choix que d’utiliser du bois et du charbon pour cuire nos aliments», exprime un chef de famille sous couvert de l’anonymat. «Cela fait plus d’un mois que je n’arrive pas à recharger mes deux bonbonnes de gaz à cause de la pénurie. Même ce matin, je me suis réveillée à 4 heures du matin pour allumer le feu de bois pour pouvoir préparer le petit déjeuner», explique la ménagère Assan Keïta.

Abondant dans le même sens, une autre ménagère du nom de Oumou Traoré soutient qu’avec la rareté du gaz en ville, le prix de recharge de la bouteille de 6 kg connaît présentement une augmentation dans son quartier à Kalabancoura. Selon elle, le prix a flambé de 3.000 Fcfa à 4.000 Fcfa voire, 5.000 Fcfa dans certains points de recharge.

Au marché Dibidani où notre équipe de reportage a fait un tour, le constat est évident. Ici, de nombreux magasins de vente de gaz n’avaient plus de stock suffisant. Le revendeur Hamady Diawara explique que depuis deux semaines, il ne parvient plus à avoir le produit auprès des fournisseurs. «Nous vendons et rechargeons des bonbonnes de gaz. Mais maintenant nous ne disposons pas de gaz», déplore le commerçant.  Néanmoins, dit-il, certains fournisseurs continuent à ravitailler le marché.

Le revendeur Souleymane Simpara signale que certains de ses collègues profitent de cette situation pour augmenter les prix de la bouteille de 6 kg à 4.000 ou 5.000 Fcfa alors que le prix normal est de 3.000 Fcfa. Cheickna Bocoum est distributeur de gaz. Il pense que cette pénurie est en grande partie due au problème de subvention que l’État accorde aux importateurs de gaz. «C’est un problème qui revient pratiquement chaque année. Nous les distributeurs, nous en subissons directement les conséquences. Nous souhaitons que l’État fasse quelque chose pour que nous puissions avoir du gaz pour satisfaire nos clients», plaide-t-il.

Rencontrée dans son bureau à Hamadallaye ACI 2000, la directrice générale de la Société d’importation, de conditionnement et de distribution de gaz «Kama Gaz», Fatoumata Koudy Diallo, explique que cette pénurie de gaz est une conjugaison de plusieurs facteurs. «Nous nous approvisionnons essentiellement sur l’axe Dakar. Courant  décembre, il y avait un mouvement d’humeur au niveau des transporteurs à Dakar qui a impacté un peu nos activités. Par ailleurs, le fait que la subvention de l’État ne tombe pas encore, la plupart des sociétés d’importation de gaz n’arrivent pas à tenir au niveau de leurs trésoreries», détaille la directrice Fatoumata Koudy Diallo.

Cependant, notre interlocutrice précise que sa société est dans la tendance habituelle d’importation et de distribution de gaz. «À notre niveau, nous disposons suffisamment de gaz et nous continuons à le distribuer aux prix habituels. À travers des courriers, nous avons instruit  nos distributeurs de respecter les prix consensuels. Les prix du gaz connaissent actuellement une hausse mondiale et cela nous impacte considérablement. En ce moment, il nous faut engranger beaucoup plus de fonds pour pouvoir acheter suffisamment de gaz», relate la patronne de Kama Gaz.

Elle insiste aussi sur le fait qu’il y a beaucoup de retard par rapport à la subvention du gaz par l’État et cela joue énormément sur les opérateurs gaziers. «L’État subventionne pour que les consommateurs aient le gaz à un prix raisonnable.  Mais quand les subventions ne tombent pas à temps, ça devient un problème un peu compliqué pour les opérateurs », argumente Fatoumata Koudy Diallo.

Pour en savoir davantage sur la subvention de l’État dans ce secteur, nous avons tenté d’approcher les responsables de l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER) et d’autres sociétés de gaz, nos efforts sont restés vains.

Par Makan SISSOKO

Source : L’ESSOR

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