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Gao : des coiffures et des histoires

À Gao, dans le nord du pays, les coiffures des femmes ont toutes une signification. Elles sont portées à différentes étapes de la vie et permettent en un coup d’œil de donner certaines informations sur les personnes qui les arborent.

Dans la région de Gao, les coiffures racontent des histoires. Elles sont des marqueurs qui permettent de déterminer et d’informer de certaines étapes de vie, notamment pour les femmes. Le « sourgou sourgou » est la coiffure portée par les célibataires. En temps normal, ce sont des tresses avec des ornements de perles rouges et jaunes tout autour. Mais, vu le temps que peut prendre le tressage, certaines se rabattent sur des perruques faites sur mesure qu’il convient par la suite d’accrocher avec des épingles. Le foulard est aussi un complément de cette coiffure. Il n’est pas obligatoire, mais pour plus d’harmonie, et en accord avec la culture locale, la jeune femme l’enroule autour de sa tête en laissant apparaître la parure. D’un statut social à un autre, d’une coiffure à une autre. Chez les femmes mariées, le « goffa » est la coiffure la plus prisée. Elle se distingue par un disque en or dont les pièces sont attachées individuellement pour ensuite être assemblées. « Autrefois, seules les femmes aisées pouvaient le porter. Maintenant, elle est choisie par toute femme qui peut se l’offrir le jour de ses noces. Dès lors, elle pourra reporter cette coiffure autant de fois qu’elle le voudra et en toute circonstance », commente Ramatou Touré, une habitante de Gao.

Les évolutions et les nouvelles étapes de la vie sont toutes célébrées par une nouvelle « tête ». La coiffure de la jeune femme qui vient d’accoucher ,« kokara », illustre bien l’une de ces phases, celle de la maternité. Elle est composée de tresses assez simples qui sont accompagnées de pièces en agate. Que le bébé soit de sexe masculin ou féminin, le nombre de perles « kaoula » qui accompagnent les tresses au niveau du front permet de le savoir.

Après avoir accouché, la femme observe une « quarantaine » pendant laquelle elle reste avec sa mère pour apprendre les secrets de la maternité. C’est pendant cette période qu’elle porte cette coiffure.

En dépit du fait que des perruques soient vendues au marché, les femmes de la Cité des Askia confectionnent elles-mêmes les accessoires nécessaires à leur élaboration, afin d’en faire des bijoux précieux pour la famille sur plusieurs générations.

Rokietou Maiga

Source : Journal du Mali

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