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Gao : CARNAGE A TAMKOUTAT

Des bandits armés ont froidement exécuté une trentaine de personnes revenant d’une foire

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hebdomadaire  C’est un véritable massacre qui a été perpétré jeudi à Tamkoutat, une grosse bourgade dans la commune rurale d’Inchawadi. La localité est un important site nomade situé à environ 125 km de Gao au nord de Djébock. Elle est célèbre pour son marché hebdomadaire du jeudi. Cette foire est très fréquentée notamment par des marchands venant d’Algérie et du Niger. Les habitants des localités voisines de Talataye, Ansongo, Indelimane et Gao s’y approvisionnement en biens de consommation. Jeudi donc, des bandits armés y ont massacré 25 forains, avant de tuer 5 autres personnes dans leur fuite. Le carnage est survenu aux environs de 14 heures à 20 km de Tamkoutat quand deux véhicules transportant des forains sont tombés dans une embuscade tendue par les bandits. L’attaque était bien organisée puisque les assaillants étaient au nombre d’une vingtaine.  Ils  circulaient sur des motos. Ils ont ouvert le feu sur les deux véhicules de type Pick-Up qui transportaient les forains, tuant  sur le coup 25 personnes dont une femme et sa fillette. Sept autres personnes ont été grièvement blessées. Quatre victimes ont été admises à l’hôpital régional de Gao. Les trois autres blessés ont été évacués sur Ansongo. Sur les 4 blessés graves transportés à Gao un a succombé à ses blessures dans la nuit du vendredi au samedi. Le pronostic vital des autres ne serait pas engagé. Dans leur fuite, les bandits ont tué 3 trois personnes, puis ont ouvert le feu sur un campement nomade vers la frontière avec le Niger. Et là le bilan est de deux morts. Ce qui fait un total de 31 personnes tuées. Mais le bilan pourrait être plus lourd, selon un forain ayant échappé de justesse au massacre et qui a témoigné à la gendarmerie de Gao. Les bandits ont brûlé un des Pick-Up sur place, avant d’emporter l’autre et six motos. Selon le commandant de brigade de la gendarmerie de Gao, le major Katari Ould Mohamed Cheick, des équipes de recherche sur le terrain pourront apporter des éclairages sur  le drame auquel certains ont voulu donner des relents de conflits intercommunautaires. « Il s’agit d’un acte de banditisme comme on enregistre régulièrement dans les zones non encore totalement sécurisées par les forces armées et de sécurité. Il ne s’agit pas d’un affrontement communautaire. Une certaine presse a voulu faire croire que les victimes sont toutes de la communauté tamasheq. Cela n’est pas exact. La preuve, les blessés que nous avons vus à l’hôpital de Gao ne sont pas des Tamasheq. Nous ne pouvons par rentrer dans ce jeu insidieux. Ce n’est qu’au terme de l’enquête qui a été ouverte que l’on connaîtra les vrais auteurs de ce crime et leur motivation », précise un responsable du ministère de la Sécurité. Le gouvernement a bien évidemment condamné fermement ce crime odieux et promet de traduire en justice ceux qui en seraient les responsables. Il a dépêché le ministre de la Sécurité Sada Samaké à Tamkoutat pour présenter les condoléances de la Nations aux familles des victimes et souhaiter prompt rétablissement aux blessés. Le ministre de la Sécurité s’est rendu à Gao à bord d’un avion mis à disposition par la Minusma puis a rallié Tamkoutat dans un hélicoptère de la force Serval. Sur place, le général Sada Samaké a réitéré la condamnation ferme du gouvernement de cette tuerie. Il apportait avec lui une assistance en vivres et une somme d’argent. Le ministre a demandé de renforcer la sécurité dans le triangle Djébock-Talataye-Ansongo que les bandits écument, en s’étonnant que les forces chargées de sécuriser la zone n’aient pas été intriguées par le mouvement d’une bande d’une vingtaine de motocyclistes. Il faut rappeler que le 7 novembre dernier, des commerçants revenant de la foire de Tamakoutat avaient été attaqués par des bandits armés circulant à motos. Ce jour, aux environs de 17 heures et à 25 km de Djébock, 25 forains dont 3 femmes en provenance de la localité virent leur véhicule stoppé par des tirs nourris d’armes à feu. Les yeux bandés, ligotés et malmenés, les 25 passagers  furent dépouillés d’un total de plus de 4 millions de Fcfa. Selon le convoyeur interrogé à l’époque, les coupeurs de route parlaient un arabe teinté de tamashek et se faisaient passer  pour des éléments du MUJAO. Ce précédent fâcheux accrédite la thèse du banditisme dans l’équipée sanglante du jeudi dernier. M.B. CISSE Amap-Gao

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