« La junte a affirmé qu’elle souhaite faire une transition de trois ans pour revoir les fondements de l’État malien. Cette transition sera dirigée par un organe présidé par un militaire, qui sera en même temps chef de l’État », indique une source au sein de la délégation ouest-africaine à Bamako. Un responsable de la junte confirme : « Les trois ans de transition avec un président militaire et un gouvernement en majorité composée de militaires ». Telle est l’information donnée par la Radio France internationale (RFI) dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 août 2020. Ladite information avait déjà commencé à créer des confusions au sein de la société malienne. Certains soutiens des militaires ont changé de discours sur les réseaux sociaux. D’autres avaient déjà commencé à être déçus des militaires qui avaient, au début, promis une transition politique civile. Ni la durée de trois ans ni une transition dirigée par un militaire encore moins un gouvernement composé majoritairement de militaires ne faisait l’unanimité, en tout cas sur les réseaux sociaux. Par contre, il y en a qui ont salué la proposition.
Mais le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a, vite, coupé court aux rumeurs. Il a démenti catégoriquement les propositions qui lui sont attribuées. « Hier, nous avons été surpris d’apprendre sur certains médias des déclarations qui parleraient des discussions par rapport à la transition, du gouvernement. Je tiens à préciser qu’à ce stade des discussions, avec l’équipe de médiation de la CEDEAO, rien n’est décidé. À aucun moment, on n’a pas parlé de gouvernement en majorité militaires », a démenti le porte-parole de la junte, le colonel major Ismaël Wagué. Selon ce dernier, tout sur la transition sera décidé par les forces vives de la nation malienne. « Toute décision relative à la taille de la transition, au président de la transition, à la formation du gouvernement, se fera entre Maliens, avec les partis politiques, avec les groupes sociopolitiques, les syndicats, les groupes signataires, la société civile, conformément à notre première déclaration. Je tiens à rassurer les uns et les autres qu’aucune décision ne sera prise par rapport à la transition sans cette consultation massive. À ce stade des discussions, rien n’est décidé avec l’équipe de médiation de la CEDEAO », a déclaré l’officier supérieur de l’armée de l’air.
Il faut rappeler que les membres du CNSP ont déjà commencé les rencontres avec les forces vives de la nation avant l’arrivée de la délégation de la CEDEAO.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali