Depuis la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, de ses fonctions, le 18 août dernier, tous les regards du monde entier sont tournés vers le Mali. Des organisations internationales, dont la CEDEAO, qui demandaient le rétablissement d’IBK dans ses fonctions, ne semblent plus être sur cette décision utopique. Tout ce dont tout le monde est curieux de savoir, c’est qui pour diriger la transition. Les membres du CNSP vont-ils confier le pouvoir à un civil ou vont-ils eux-mêmes diriger cette transition ? C’est la réponse à cette question qui intéresse tout le monde.
En effet, lors de sa première déclaration après la démission du Président IBK, les membres du Comité national pour le salut du peuple ont promis une « transition politique civile ». Cette décision a été saluée par presque toute la classe politique malienne qui a appelé les militaires au respect de leurs engagements. Certaines associations de la société civile ont également salué cette décision des militaires de transférer le pouvoir aux civils pour diriger la transition. Il y a eu des heures de négociations entre la junte et une délégation de la CEDEAO le weekend dernier et en début de cette semaine. Auparavant, elle a rencontré les forces vives de la nation, dont les partis politiques, syndicats…
Si on arrive à la conclusion que c’est un civil qui doit diriger la transition, il faut alors une personnalité intègre et neutre. Celui-là qui n’est ni du M5-RFP, acteur majeur du renversement d’IBK, ni de l’ancienne majorité présidentielle pour éviter toutes contestations. En plus d’être neutre, il faut qu’elle soit une personnalité qui a convaincu les Maliens par son intégrité, son savoir-faire et sa volonté pour un Mali émergent. L’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des sceaux, Malick Coulibaly pourrait être un bon choix pour diriger cette transition.
Pourquoi la carte Malick est jouable ? D’abord pour sa rigueur et son intégrité. Très jeune, il a démissionné de la magistrature pour dire non à la corruption. C’est depuis lors qu’il s’est fait remarquer par bon nombre de Maliens. Nommé très récemment dans le gouvernement de Boubou Cissé en tant que ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, l’avocat a, en un an seulement, redonné confiance aux Maliens en leur justice. Des dossiers classés sans suite impliquant de hautes personnalités proches du président de la République ont été rouverts. Des gros poissons ont été écroués à la maison centrale d’arrêt de Bamako coura. Bref, en un an, il a donné un sens à la lutte contre la corruption. L’avocat Coulibaly est aujourd’hui l’une des personnalités qui peut être acceptée par tous les bords, politiques comme de la société civile. Il n’est reconnu comme membre ou proche d’aucun bord politique. Au sein de la société, Malick Coulibaly fait bonne presse.
Les membres du CNSP, s’ils vont transférer le pouvoir aux civils, doivent penser à des personnalités du genre.
Comme rien n’est clair, s’il arrive que les militaires dirigent la transition, Malick Coulibaly pourrait un bon premier ministre autour duquel y aura un consensus.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali