Plus de 70 chefs d’État et de gouvernement, dont le président Ibrahim Boubacar KEITA, sont présents ce jour mardi 10 décembre, en Afrique du Sud pour les cérémonies organisées à la mémoire de l’ancien président sud-africain et militant antiapartheid, Nelson Mandela.
La plupart d’entre eux assistent au service funèbre qui a lieu aujourd’hui, à Johannesburg au Soccer City Stadium, l’enceinte de football où Nelson Mandela a fait sa dernière apparition en public, avant la finale de la Coupe du monde organisée par son pays en 2010.
Venant des quatre coins du monde, des dizaines de dirigeants ont convergé vers l’Afrique du Sud pour rendre un dernier hommage à Nelson Mandela, héros de la lutte antiapartheid, dont les valeurs et le combat sont salués quasiment d’une seule voix par toute la planète.
La cérémonie nationale est organisée ce mardi 10 décembre au stade Soccer City, d’une capacité de 94 000 personnes, dans le township de Soweto. C’est de cette banlieue noire, proche de Johannesburg, qu’avaient démarré les émeutes antiapartheid en 1976.
Après cette cérémonie populaire, le corps de Nelson Mandela sera exposé pour trois jours à Union Buildings, le siège du gouvernement à Pretoria où il prêta serment après son élection à la présidence en 1994.
Il sera ensuite inhumé dimanche prochain à Qunu, sur la terre de ses ancêtres dans la province du Cap-Oriental. C’est là qu’il avait souhaité être enterré.
Seul un nombre restreint de dignitaires étrangers seront présents à cette occasion.
Depuis sa mort, jeudi dernier à l’âge de 95 ans, l’Afrique du Sud est en pleurs.
Dimanche, dans les églises, les mosquées et les synagogues, du fleuve Limpopo à la ville du Cap, des millions de Sud-Africains ont rendu hommage au «Père de la Nation arc-en-ciel» tandis que des milliers de personnes continuaient de déposer des bouquets de fleurs, des bougies, des ballons multicolores et des petits mots devant sa maison à Johannesburg.
Le fait que des dirigeants internationaux fassent en sorte de pouvoir partir en Afrique du Sud dans des délais aussi brefs reflète la place particulière que le président Mandela occupait dans les cœurs des millions de personnes à travers le monde entier.
Le président américain, l’un des premiers à avoir réagi à l’annonce de la mort de «Madiba», jeudi soir, est présent à cette cérémonie d’hommage.
Barack Obama, qui sera accompagné de son épouse, a proposé à son prédécesseur, George W. Bush, et à son épouse de prendre place à bord de l’avion présidentiel Air Force One pour assister à l’événement.
L’ancien président Bill Clinton s’est rendu également en Afrique du Sud avec sa famille. Barack Obama s’est montré très ému par le décès de Nelson Mandela, qu’il considérait comme une figure tutélaire. Il lui a rendu hommage lors d’un long discours et a fait mettre les drapeaux en berne à la Maison-Blanche.
La France est représentée par François Hollande.
Tout comme Obama, le président français a invité Nicolas Sarkozy, son prédécesseur à l’Élysée qui a accepté son invitation à se rendre avec lui en Afrique du Sud.
Ce sera le premier déplacement conjoint des deux adversaires de la présidentielle de mai 2012. François Hollande avait effectué une visite d’État en Afrique du Sud les 14 et 15 octobre dernier, mais n’avait pas pu rencontrer Nelson Mandela, très affaibli.
Le premier ministre britannique, David Cameron, a confirmé sa présence mardi, tandis que le prince Charles représentera la famille royale aux obsèques, le 15 décembre. Sa mère, la reine Elizabeth II, âgée de 87 ans, ne se déplacera pas.
Au total, si cinquante-trois chefs d’État et de gouvernement ont confirmé qu’ils se rendraient en Afrique du Sud pour les funérailles de Nelson Mandela, le président Ibrahim Boubacar KEITA participe, au nom du Mali, à cette cérémonie.
Le chef de l’État, qui a écourté sa visite européenne pour assister à ces funérailles, s’était montré très ému par le décès de Nelson Mandela, qu’il qualifie d’un homme de bien qui a laissé un héritage auquel « nous avons le devoir d’en être à la hauteur ».
Mais la question qui brûlait les lèvres des Maliens, à la vielle du départ présidentiel à Johannesburg, était de savoir quelle personnalité politique allait accompagner IBK ?
Une telle question n’est pas fortuite ce, d’autant plus qu’à l’image des pays occidentaux, c’est devenu dans nos mœurs politiques qu’un président en exercice se fasse accompagner aux cérémonies funéraires d’un grand homme d’État.
Ce n’était donc pas une surprise si à la cérémonie funéraire de Bongo, les téléspectateurs de l’ORTM ont vu sur les images, ATT et Alpha assis côte à côte. Pour le dépôt de gerbe de fleurs sur le cercueil de l’illustre disparu, les deux ont accompli ensemble ce geste. C’est ATT lui-même qui a invité Konaré à l’accompagner à la cour de ce cérémonial.
Si à défaut de l’ex-président déchu, Amadou Toumani TOURE, qui a décidé de prendre la fuite pour se réfugier au Sénégal, à qui IBK allait donc jeter son dévolu pour être son compagnon de voyage ?
Voilà toute la question pour réponse de laquelle certains observateurs n’hésitaient pas à désigner Soumaïla CISSE comme devant être cette personnalité la mieux indiquée.
Raisons évoquées : l’ancien président de la Commission de l’UEMOA et ancien candidat de l’URD était le challenger du président IBK lors des élections présidentielles passées considérées comme l’un des meilleurs scrutins que le Mali n’a jamais organisés.
IBK et Soumi ensemble aux funérailles de Mandela, si cela se confirme, c’est l’image positive que les deux personnalités auraient une fois de plus montré au monde entier après la si belle leçon de démocratie qu’ils ont délivré qui restera dans l’anal historique de la politique malienne : quand le vaincu se déplace personnellement (et non comme on a l’habitude de le voir juste un coup de fil) pour aller féliciter le vainqueur chez lui.
À travers cet acte digne et propre au Mali, le candidat Soumaila CISSE et son aîné Ibrahim Boubacar KEITA ont montré aux yeux du monde entier que le Mali est une grande nation.
Même si pour d’autres, c’était logiquement le seul moyen pour Soumi de redorer un peu son blason auprès de toute cette masse écrasante qui l’a manifestement sanctionné avec un vote aussi lumineux, l’histoire ne retiendra toutefois que les deux hommes, malgré leurs divergences politiques, ont prouvé, par les valeurs de tolérance et de respect de soi, que le Mali peut tanguer, mais ne chavirera point.
En plus de leur personne, c’est le Mali qui sortira grandi, gage de la stabilité du grand Mali.
Est-ce ce sera encore le cas lors des cérémonies funéraires de ce jour au Soccer City Stadium ?
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin.info