Manifestant leur refus de payer «une taxe illégale» de 10.000 francs CFA, des chauffeurs sénégalais ont vu leurs camions bloqués à la frontière entre le Mali et le Sénégal. Cette situation malheureuse va provoquer un gros manque à gagner pour l’économie des deux pays.
Hier, un tour au Conseil Malien des Chargeurs (CMC-Mali) nous a permis de constater que les responsables de cette structure ne sont pas informés sur la situation créée au niveau de la frontière sénégalo-malienne. En témoigne la surprenante réaction de Alkaîdi Amar Touré, secrétaire général du CMC-Mali. «Nous ne sommes pas au courant, de toute façon nous allons nous informer».
Aussi, au niveau du Conseil Malien des Transporteurs Routiers du Mali (CMRT), le manque d’information est sans équivoque. Alors qu’il est un acteur majeur du secteur des transports. C’est le même cas qui prévaut au CMS-Mali. Son secrétaire général a également soutenu qu’ils ne sont pas informés de la situation de blocage.
Côté service des douanes, le manque d’information sur cette affaire est patent. Au niveau du bureau d’immatriculation des véhicules où loge le guichet unique, on s’empresse de dire que ce cas n’est pas traité ici. Selon un agent visiblement occupé de gérer un tas de dossiers: «cette affaire nous ne concerne pas, ça peut concerner un autre service ».
En tous les cas, cette situation de blocage aura des effets négatifs sur l’économie des deux pays.
En plus de la taxe douanière, les camionneurs payent d’autres frais et taxes à l’Autorité de régulation et aux organisations en charge des transports terrestres, qui sont perçus en même temps que celle-ci à l’entrée du territoire malien et versés au Trésor du pays. Ceci peut-il expliquer la taxe illégale ? Ces chauffeurs estiment que cette taxe est illégale. Parce qu’aucune disposition réglementaire ou accord bilatéral ne le prévoit.
Mahamane MAIGA