La Tunisie célèbre officiellement ce vendredi 7 février l’adoption de la Constitution, trois ans après la révolution, en présence de nombreux responsables étrangers. A la cérémonie prévue à l’Assemblée constituante, ont été conviés, notamment, l’émir du Qatar, le roi du Maroc, le Premier ministre algérien, le président mauritanien, et François Hollande. Le chef de l’Etat français sera accompagné du président de l’Assemblée nationale, du maire de Paris, et de la ministre de la Francophonie. Une visite éclair pour célébrer une étape très importante pour le pays, explique-t-on à l’Elysée.
C’est la nouvelle Constitution que François Hollande vient célébrer aujourd’hui à Tunis. Pour Paris, cette Constitution est une étape extrêmement importante. En dépit d’incidents graves, les partis politiques ont su aboutir à un texte où l’essentiel est préservé, à savoir les libertés publiques, le respect des droits de chacun, le partage du pouvoir, explique-t-on dans les couloirs de l’Elysée.
Mais ce n’est pas la fin de l’histoire et c’est ce que devrait dire ce vendredi François Hollande lorsqu’il prendra la parole devant les députés tunisiens. Les tensions ne sont pas forcément terminées, et il reste du chemin à faire d’ici la prochaine présidentielle, prévue en fin d’année, rappelle un diplomate français.
Pas une grand visite bilatérale
Ce déplacement n’a rien d’une grande visite bilatérale. Celle-ci a déjà eu lieu en juillet 2013. Le président français sera accompagné de Yamina Benguigui qui représentera le Quai d’Orsay, et aussi de deux grands amis de la Tunisie, le président français de l’Assemblée, Claude Bartolone, et le maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Premier partenaire du pays, la France entend bien le rester. Paris souhaite même renforcer sa coopération mais, précise l’Elysée, sans ingérence, comme pour gommer une certaine image. On parle aujourd’hui de coopération économique mais aussi de coopération sécuritaire et militaire via l’envoi d’équipement et la formation. L’objectif, c’est aider la Tunisie à lutter contre le terrorisme, en particulier dans le Sud et à la frontière libyenne.
Soutien de la France à la transition
C’est le seul chef d’Etat occidental à participer aux cérémonies. François Hollande est ainsi de retour en Tunisie, plus de six mois après sa visite d’Etat. A l’époque, les islamistes d’Ennahda étaient au gouvernement et le projet de Constitution était tout autre.
L’assassinat de l’opposant politique Mohammed Brahmi, fin juillet et la crise que cela avait déclenchée avaient renversé la tendance. On ne s’attendait pas alors à ce que le texte, qui a été adopté massivement le 26 janvier, prône la parité homme-femme, la liberté de conscience et ne fasse pas mention de la charia.
Il s’agit d’un donc déplacement politique pour marquer le cap pris par la Tunisie. Comme le rappelait l’ambassadeur de France, mardi 4 février, la France reste le premier partenaire de la Tunisie « dans tous les domaines ». La seconde visite de François Hollande est « un signal très fort, une marque de soutien de la France à la transition », a souligné François Gouyette.
Le président de la République française rencontrera son homologue ainsi que le président de l’Assemblée nationale constituante et le nouveau chef de gouvernement. François Hollande s’entretiendra ensuite avec le « quartet », cette union entre syndicats et société civile qui a piloté la sortie de crise politique dans laquelle la Tunisie était plongée.