François Hollande a mis en garde jeudi contre des changements qui priveraient le chef de l’État de sa capacité d’agir vite…

Si François Hollande vient de décider de limiter les moyens accordés aux anciens présidents, il n’est pas question pour lui de limiter les pouvoirs du président en fonction ! Cinq ans après son élection, le président « normal » de 2012 a pris goût aux pouvoirs exceptionnels que lui confère la Constitution de 1958 taillée à la mesure du général de Gaulle.
Ouvert à une réforme du Parlement
Aux participants au colloque « refaire la démocratie » réuni jeudi par Claude Bartolone à l’Assemblée, François Hollande a lancé, s’agissant de la fonction présidentielle, un avertissement qu’on peut résumer par un « surtout ne touchez à rien ». Ni à la durée du mandat, ni au pouvoir d’agir vite et sans attendre le feu vert du Parlement comme il a pu le faire au Mali en 2013. « Ces institutions, rappelle-t-il, m’ont permis de faire des choix dans des moments extrêmement importants. » François Hollande rejette aussi l’idée à la mode d’un retour à un septennat non renouvelable qui redonnerait à la fois de la hauteur au président et de l’utilité au Premier ministre. Pour lui, on ne reviendra plus sur une évolution accélérée par le quinquennat et qui fait qu’aujourd’hui « tout remonte au président ». « L’hyperprésidence » inaugurée par Nicolas Sarkozy est maintenant inscrite dans la vie politique française.
Opposé à une réforme de la fonction présidentielle, François Hollande est en revanche beaucoup plus ouvert à une réforme du Parlement ! Il appelle même à « entièrement revoir » des procédures législatives « qui datent parfois du XIXe siècle ». Si le président peut agir vite, le Parlement doit pouvoir aussi légiférer beaucoup plus vite qu’aujourd’hui avec une « procédure express » d’une seule lecture par chambre, sur le modèle du débat budgétaire limité à 70 jours. La promesse d’une part de proportionnelle dans l’élection des députés est en revanche enterrée. La Ve sacralisée, là encore !
Source :lavoixdunord