Kéniéba, riche en ressources minières, est l’un des cercles les plus riche du Mali, mais extrêmement sous développé. C’est le constat triste qui est dégagé par le Conseil de Cercle de Kéniéba, porte voix des 29 600 habitants de la Commune. Selon le conseil de cercle, malgré cette richesse, il existe un manque criard de formation des populations, un faible taux de scolarisation qui contraste avec une population où plus de 60% sont jeunes. A cela, s’y ajoutent des déperditions en termes du nombre très élevé de déscolarisés et d’exclus. Le chômage des jeunes, regrette le conseil, est trois fois plus élevé que celui des adultes et un jeune sur trois est un « travailleur pauvre ». Le travail des enfants, poursuit le conseil de cercle, continu à se répandre dans les sites d’orpaillage, et le nombre de jeunes sans réelle qualification professionnelle augmente de manière exponentielle. La pauvreté frappe, ajoute le conseil, les familles avec son cortège de problèmes de santé maternelle et infantile.
Pour faire en sorte que les forces du cercle insuffisamment exploitants ou mis à profit se transforment en véritables richesse pour assurer une vie meilleure aux populations, le Conseil de Cercle de Kéniéba, piloté par Mme Bakhaga Fatimata Camara, accompagné par le Projet adéquation formation-emploi dans le Cercle de Kéniéba (AFECK), a décidé de construire et équipé un centre de formation professionnelle permanent dans le cercle. Le mardi 11 novembre 2018, à Azalai Hôtel de Bamako, a eu lieu, sous la présidence du secrétaire général du Ministre de la jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, Idrissa Guindo, en présence du représentant du préfet de Kéniéba, Sinaly Kéita, la représentante de l’Ambassade de Canada au Mali, la journée de plaidoyer initiée par le Conseil de cercle de Kéniéba, porteur du projet, pour la recherche de financement afin de construire et équiper ledit centre professionnelle. L’objectif de cette journée de plaidoyer est de présenter et de diffuser auprès des autorités locales, nationales, partenaires techniques et financiers, des institutions et structures techniques de l’emploi et de la formation professionnelle, des minières, le document de plaidoyer pour la construction et l’équipement du centre de formation professionnelle permanent de Kéiniéba.
Pour Mme Bakhaga Fatimata Camara, ledit centre de formation va contribuer à reculer les frontières de l’ignorance et de l’insuffisance de qualification par l’acquisition de compétences en lien avec les réalités économiques du cercle. C’est en premier lieu, dit-elle, un projet de formation qui concerne la jeunesse. Raison pour laquelle, vu le nombre assez significatif, de la population jeunes, on a voulu être ambitieux en dégageant cinq hectares pour le centre. « On veut doter le Cercle de Kéniéba d’un cercle de prestige, pour qu’il contribue à modifier la perception de la formation professionnelle pour les jeunes et aux reflux massifs des déscolarisés et non scolarisés sans qualification professionnelle vers l’apprentissage de métiers porteurs », déclaré Mme Bakhaga. En second lieu, dit la présidente du conseil, nous voulons aussi contribuer à multiplier les choix d’orientation pour les jeunes. En troisième lieu, souligne Mme Bakhaga Fatimata Camara, le centre voudrait relever le défi de couvrir le maximum de filières de formations en donnant la possibilité à de nombreux jeunes, et au plus vite possible les qualifications dont ils ont besoin , besoins actuels et futurs du marché du travail. En quatrième lieu, souligne-t-elle, il s’agit pour nous de porter un intérêt affirmé à l’apprentissage tout au long de la vie. En cinquième position, certifie Mme Bakhaga Fatimata Camara, il s’agira d’homogénéiser la qualité des enseignants et des élèves et de développer des relations communes avec les entreprises et le monde professionnel. En sixième lieu, dit-elle, la plus importante, il s’agit de donner un coup d’accélérateur à la création d’emplois, à l’amélioration du niveau de vie et donner un coup de frein au chômage et à la pauvreté. « Nous attendons de faire des sauts qualitatifs d’ici cinq ans pour produire nos plombiers, nos maçons, nos électriciens, nos mécatroniciens, techniciens de froid climatisation, nos techniciens en bâtiments, etc. pour implanter nos unités de transformation agro-alimentaire, nos ateliers dans toutes sortes de prestation de service. Nous voulons contribuer à favoriser la mobilité professionnelle dans l’emploi comme début de réponse aux questions que pose la mobilité des personnes dans notre cercle», souligne Mme Bakhaga Fatimata Camara.
Les travaux de construction et équipement du Centre de Kéniéba prévus pour deux ans (2019-2020° SE chiffre à un 1 992 805 976 Fcfa. Sur ce montant, les réalisations et les ressources mobilisatrices sur deux ans sont de l’ordre de 1 150 630 000 FCFA. Cependant, précise Mme Bakhaga, sur les coûts d’investissement à réaliser en 2019 soit 1 591 905 976 FCFA, seulement 490 630 000 FCFA sont mobilisables en 2019. « Voilà pourquoi, du haut de cette tribune, j’interpelle, autorités locales administratives, Ptf pour aider le conseil de cercle de Kéniéba à transformer ce projet en réalité. Car il n’y a pas d’autre alternatives à la construction et à l’équipement du centre de Kéniéba », conclu Mme Bakhaga Fatimata Camara.
Idrissa Guindo, a promis au conseil de cercle de Kéniéba tout l’appui du département de la jeunesse, de la formation et de la construction citoyenne. Après exposé du projet par le consultant Cheick Fantamady Traoré, échanges et discussions entre les participants, a eu lieu des manifestations d’intérêt et la signature solennelle du contrat de réalisation.
Hadama B. Fofana
Source: Lerepublicainmali