Les forces de l’ordre et la population ne sont pas des ennemis. Ce sont deux éléments indissociables. C’est vrai qu’il existe en ce moment un fossé entre elles. Ce, suite à l’utilisation accidentelle des armes à feu létales contre les manifestants entrés en « désobéissance civile » à l’appel du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), notamment les 11 au 12 juillet. Un doigt accusateur est pointé à tort et à travers sur les éléments de la Force spéciale d’intervention anti-terroriste (Forsat), avant même la fin des enquêtes.
Qu’à cela ne tienne, ne tombant pas surtout dans le piège des combats politiciens. Nullement la Forsat (composée par des éléments de la police, la gendarmerie et la garde nationale) qui a uniquement pour mission la lutte contre les terroristes ne saura être notre ennemi. Les décideurs politiques, le pouvoir et le régime sont éphémères, mais les forces de maintien d’ordre, composées majoritairement de la police et de la gendarmerie, demeuront les premiers secours pour la population civile.
Des partenaires pour la vie
Les forces de maintien d’ordre, la Forsat, les FAMa et les populations civiles sont partenaires. Pour la gestion du phénomène de l’insécurité qui sévit au centre et au nord du Mali, voire à Bamako, il faut impérativement une collaboration sereine de la population non seulement avec les forces de l’ordre et de sécurité, mais aussi les forces de défense. Cela, pour une meilleure protection des civiles. Force est de reconnaitre que les forces de l’ordre ne prennent nullement la population comme un ennemi. D’ailleurs comment pourrait-elle l’être puisque la fonction de ces forces est de sécuriser cette population contre ses ennemis intérieurs et extérieurs. C’est pourquoi la population doit être l’œil et l’oreille de ces forces qui n’ont d’autre agenda que sa protection, son bien-être, pour un Mali uni et prospère.
En effet, si les malfaiteurs peuvent se cacher des forces de l’ordre ou de défense, pour commettre leurs forfaits, en général, la population est rarement surprise. D’où la nécessité de mieux collaborer avec ces hommes chargés de sa protection en les aidant à mieux la protéger, comme un garde du corps protège son employeur. Ces forces de l’ordre ou de défense servent le peuple, celui-ci aussi doit servir ces forces.
En tout cas, les tueries lors de l’appel à la désobéissance du M5-RFP ne doivent pas certes rester impunies, néanmoins cela ne doivent pas constituer un fossé entre la population et les forces de l’ordre. Ces malheureux et tristes évènements doivent devenir un souvenir. Il faut prendre un nouveau départ. Comme dit un adage bambara, « c’est de la main de celui qui le porte que le bébé tombe ». D’ailleurs, c’est ce qui semble être le cas. Puisqu’avant-hier, lundi 20 juillet 2020, une image formidable a fait le chou gras des réseaux sociaux. On voyait une très bonne ambiance entre les forces de l’ordre et des jeunes du M5-RFP qui, à l’appel à la désobéissance civile, coupaient des routes. Ces jeunes ont compris que la désobéissance civile est un état d’esprit et non la passion. Des policiers qui ont compris que ce combat est une quête normale. Chacun joue son rôle pour que la démocratie malienne enracine ses bases et élève ses fruits pour le bonheur réel du peuple malien. Le Mali d’abord en pratique, et non en effet d’annonce. Considérons les forces de l’ordre comme des frères, des fils, des sœurs, qui sont chargées de notre protection.
Agmour
Le Démocrate
