Le jeudi dernier à l’hôtel Maeva sis à l’ACI 2000, la Fondation Friedrich Ebert Stiftung a organisé une cérémonie de passation de service entre Mme Annette Lohmann ancienne représentante-résidente au Mali et son remplaçant M. Philipp Goldberg. Cette cérémonie d’adieu et d’accueil a été l’occasion pour la fondation de faire intervenir le Professeur Mohamed Traoré, politologue à la faculté de droit public, université de Bamako, sur le projet de révision de la constitution du 25 février 1992.
La cérémonie de passation de service a démarré avec l’intervention du professeur de droit public, Mohamed Traoré, sur la légalité, la légitimité et l’opportunité de la révision de la constitution du 25 février 1992 du Mali. Le professeur de droit public a, dans sa présentation, brièvement rappelé l’avènement de la constitution du 25 février 1992, qu’il présente comme étant un document élaboré dans des conditions très exclusives et très participatives, en commun accord avec toutes les sensibilités de la République.
Suivant les explications du professeur Traoré, le maître mot de cette révision est l’article 70 de la constitution, lequel stipule qu’il revient au président la République l’initiative de réviser la constitution. Cependant, il s’est posé la question suivante : pourquoi à chaque fois qu’il advient de sa révision, du président Alpha Oumar Konaré à Amadou Toumani Touré, l’initiative a échoué ? Pourtant du point de vue légal, elle était incontestable, à en croire Pr. Traoré. Avant de reconnaître qu’une chose peut être légale et ne pas être légitime du point de vue de l’opportunité.
Parlant de la légitimité, le professeur dit que l’article 118 de la constitution, dans son dernier l’alinéa, stipule que «la constitution ne doit pas être révisée quand l’intégrité du territoire est menacée». Par contre, M. Traoré trouve bien qu’il y a cette situation inconfortable d’insécurité, qu’il faut prendre des mesures comme le prévoit l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Il a surtout fait référence à la France qui a, de 1958 à aujourd’hui, révisé 23 fois sa loi constitutionnelle. «Il faut donc passer à la révision de la constitution si nous voulons la paix, si nous voulons que la signature de l’accord serve à quelque chose», a-t-il conclu M. Traoré.
C’est à la suite de cette intervention que Mme Annette Lohmann a passé le flambeau au nouveau représentant-résident au Mali de la fondation Friedrich Ebert Stiftung, M. Philipp Goldberg.
Gabriel TIENOU
Par Le Reporter