Porté sur les fonts baptismaux en 2010, le Parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes) s’était fixé comme principal objectif de pérenniser l’œuvre du président Amadou Toumani Touré, dont les Maliens reconnaissent aujourd’hui aussi bien le sens du patriotisme que l’immense travail abattu à la tête de l’Etat. Deux valeurs qui fondent l’étendue des regrets que nos concitoyens nourrissent depuis son départ forcé du pouvoir ; regrets exacerbés par les pratiques sordides et lugubres qui gangrènent le régime actuel. Les Maliens ne reconnaissent plus leur pays et ont du mal à mettre un nom sur leurs propres visages.
La reconnaissance presque unanime du bien-fondé de l’œuvre d’ATT à la tête de l’Etat contraste fort avec la vaste campagne de dénigrement dont il est l’objet depuis le coup d’Etat de 2012. Aujourd’hui encore, des complices de ce putsch militaire et ceux à qui le coup d’Etat a profité, tentent de noircir le bilan d’ATT, afin de masquer leurs propres échecs.
Fort heureusement, les Maliens ont tout compris. Ils ont surtout compris qu’ATT a été victime d’une vaste machination ourdie à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Cependant, à beau vilipender, à beau dénigrer, l’histoire donne chaque jour raison à celui qui a dédié sa vie à la construction de sa chère patrie, le Mali. Le soldat de la démocratie, l’Homme du 26 mars 1991, le bâtisseur infatigable et l’Homme de paix, que fut ATT, les Maliens, dans leur majorité, le reconnaissent aujourd’hui, et le regrettent tout simplement.
Ses œuvres ? Son héritage ? Ils n’appartiennent pas qu’aux seuls militants et responsables du Pdes. Ils sont le bien de tous ceux qui ont souci du Mali.
Et que dire du Pdes ? Comme, nous le soulignons plus haut, il a vu le jour en un moment où tous les opportunistes de la République se bousculaient aux côtés du président ATT. Qui pour conserver un poste, qui pour avoir un maroquin, qui pour « boucler » des comptes personnels outrageusement dépensiers, qui pour avoir ses faveurs en vue de lui succéder… Bref. Même ceux-là qui, depuis un certain 22 mars 2012, ont, sans scrupule, retourner la veste, et qui tentent de faire croire qu’ils étaient opposés au régime ATT, étaient tous là. C’est dans ce contexte, fait de calculs politiciens et d’intérêts, que le Pdes nait.
Mais, il a fallu que le coup d’Etat change la donne. Occasion pour les Maliens de découvrir le vrai visage de ces nombreux hommes politiques, cadres de l’administration et responsables de ce pays, qui avaient tout simplement pris la carte du parti pour des raisons inavouées. Et du coup, l’idole était traînée dans la boue. ATT était tout simplement voué aux gémonies.
Au lendemain du putsch, voilà les mêmes « cireurs de chaussures » de la veille rejoindre en masse le camp de Kati, où trônait la bande à Sanogo. Quel spectacle affligeant ! De hauts cadres, des officiers supérieurs, se bousculaient au siège de la junte et faisaient allégeance à la soldatesque, enivrée par l’alcool et le vin qui coulaient à flot.
Des cadres et responsables du Pdes n’hésitèrent pas une seule seconde à se mêler à la meute d’opportunistes qui pensaient que leur vie dépendait désormais de Sanogo. Dès lors, le siège du Pdes se vida. Le parti fut abandonné comme un navire en perdition par ceux-là qui y ont adhéré pour des raisons purement alimentaires.
Seule une poignée de fidèles est restée. Ces honnêtes gens croient jusqu’au bout aux principes qui ont sous-tendu la création du Pdes. Ils sont restés fidèles à ATT et à la formation politique qui revendique son héritage. Ces responsables (hommes et femmes) continuent de porter le Parti pour le développement économique et la solidarité au bout des bras. Comme quoi, même en politique, il faut savoir rester digne et fidèle à ses engagements.
C’est dire qu’avec la 2ème convention du Pdes, prévue pour le week-end, les amis d’ATT sont à la croisée des chemins. C’est l’occasion rêvée pour eux de dire haut et fort ce que le peuple malien dit actuellement : « ATT, l’histoire te donne raison… ».
- H. Sylla