«Depuis 6 heures du matin, je circule. Il est presque midi, je n’ai pas encore 10 000 F CFA de recettes. La seule chose à faire maintenant, c’est de prier afin que je puisse au moins me permettre d’avoir un peu d’argent. Ce qui va me permettre d’acheter du carburant et, éventuellement, assurer le prix de condiments ». Ces propos en disent long sur la détresse et le désarroi de ce chauffeur de taxi qui exerce depuis une vingtaine d’années, dans la capitale malienne.

Au bord de la déprime, le chauffeur a du mal à contenir sa nervosité. Il parle, sans cesse. La situation dramatique qu’il vit actuellement le dépasse…

Mais, ce taximen bamakois est-il le seul à vivre le calvaire d’un quotidien de plus en plus infernal au Mali ? Certainement non ! En effet, la gestion catastrophique du régime en place a plongé le pays dans une situation économique et financière intenable pour les pauvres populations. Au même moment, le pillage systématique des ressources du pays, le vol planifié et le détournement des deniers publics profitent à une poignée d’individus. Ceux-ci, du fait de l’impunité dont ils jouissent, ne reculent devant rien pour faire main-basse sur les fonds publics, pendant que le Mali s’enfonce dans une situation économique et financière dramatique. Les caisses de l’Etat sont vides, malgré le mensonge grotesque déroulé par certaines autorités.

Les populations ? Elles sont à bout. La tension sociale couve. Et les Maliens, excédés et à bout de souffle, n’ont même plus de forces pour crier leur désespoir. Ils sont contraints à la résignation. En attendant un signe du ciel ?

C.H Sylla