Que j’aime de te voir heureux, surtout très heureux, avec ce large sourire qui te fait fendre la boucle jusqu’aux oreilles. Te voir batifoler comme un bambin, j’en ris aux larmes. Merci «l’homme le plus heureux des hommes aujourd’hui». Soyons honnêtes, tu l’as toujours été et seul à savoir pourquoi.
Oui, cousin adoré, il y a de quoi être fier quand tu arrives, enfin, (je le mets en relief), à renforcer les moyens aériens de l’armée malienne. On ne saurait te reprocher de t’en réjouir de «manière mièvre». Alors, dans un mouvement d’ensemble avec mon cousin adoré, on gambade !
Mais, cousin adoré (c’est subjectif puisque c’est mon point de vue), tu aurais dû saluer la mémoire de ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur en raison de l’absence de moyens aériens. Au fait, j’aurais souhaité que tu aies l’air moins triomphal que grave. Devoir de mémoire. Mais, c’est au-dessus de tes capacités de dissimuler ton bonheur. Tant mieux.
Sur les photos que j’ai pu voir, tu apparais comme un gamin qui venait de voir le Père Noël. Et, entre nous, cousin adoré, toutes les occasions ne sont pas propices pour jeter une pierre dans le jardin d’autrui. Tu fais montre d’ingratitude quand tu dis : «Savoir qu’également, la mobilité sur tout champ de théâtre d’opérations est une nécessité absolue, que dorénavant cela ne sera plus lié aux caprices de tel ou tel partenaire, mais que l’armée du Mali, nos FAMAs pourront aller où que ce soit sur le sol national opérer la relève des hommes…». Même un bambin sait se montrer reconnaissant envers son bienfaiteur.
Euh, j’avais l’oublié, ton grand âge te pousser à agir comme un gamin. Cousin adoré, quand tu dis : «…Je dois dire au peuple malien qu’au jour de l’honneur, nous ne le décevrons pas. Nous avons commencé à en prendre le chemin et nous arriverons au bout». Cousin adoré, j’ai la nette impression que tu es en train de rêver d’une autre dimension.
Alors nous sommes déçus, si c’est maintenant que tu commences à prendre le chemin de l’honneur. Nous sommes déçus, si c’est maintenant que tu veuilles nous emmener vers le «jour de l’honneur». Nous sommes déçus, conscients que nous n’«arriverons pas au bout.»
On a compris que tu cherches juste à renouveler ton bail avec le peuple malien. Pourtant, ce peuple, il ne le mérite pas, ton dédain.
Issiaka SISSOKO