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Financement des PME-PMI: un défi de taille pour les institutions financières

La problématique du financement des petites et moyennes entreprises (PME) et de petits et moyens investissements (PMI) était, ce vendredi 31 janvier 2020, au cœur des débats d’un Panel initié dans le cadre de la 13e édition de la FEBAK au Parc des expositions de Bamako. Des débats du jour, il ressort que, malgré une volonté politique affichée à travers la création du DGA du fonds de Garanti pour le secteur privé (FGSP), le financement des PME reste un défi de taille pour les institutions financières en raison risque élevé lié à plusieurs facteurs négatifs, tel que le manque de garanti, le manque de comptabilité ; le manque de formation des initiateurs, etc.

 

Ce panel était animé par Mme Toure Mariam SIBY, chargée du département PME-PMI à la BDM ; Tidiani DIARRA, DGA du fonds de Garantie pour le secteur privé (FGSP) ; Almoustapha M. TOURE de la BMS et Moussa Alassane DIALLO, PCA de la BNDA.

C’était en présence du ministre de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Entreprenariat national, Mme Safia BOLY ; du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali(CCIM), Youssouf BATHILY ; des hommes d’affaires.

Mme Toure Mariam SIBY, de la BDM, a indiqué que son institution a toujours été très active dans le secteur. Souvent, la PME notamment les Star Up, a-t-elle fait savoir, éprouvent beaucoup de difficultés à proposer des garanties, malgré les idées de projet souvent pertinent. En plus des garanties immobilières, la banque est en train d’explorer d’autres possibilités, notamment le cas des structures d’accompagnement comme le FGSP.

Aussi, le secteur pose un problème de visibilité pour les banques avec la plupart de ces nouvelles sociétés qui évoluent dans le secteur informel.

De même, elle a souligné des problèmes de formation, de rétention de l’information de par des initiateurs de projets qui ne donnent pas souvent toutes les informations à la banque sur l’activité à financer.

Malgré les nombreux obstacles, le secteur, selon la conférencière, ne manque pas d’opportunités et est même porteur de croissance. Financer les PME atténue les risques pour les banques. Aussi, ça améliore la qualité du portefeuille. De son analyse, il ressort que les PME emploient souvent plus de personnes que les grandes entreprises.

Pour Mme Toure Mariam SIBY, les difficultés viennent du faite que la plupart des banques de la place sont commerciales ou l’aspect investissement n’est pas suffisamment pris en compte. Toutefois, a-t-elle fait savoir, au plan national, il y a le fonds de garantie qui a été créé pour pallier ces difficultés. Aussi, au plan régional, il existe un dispositif au niveau de la Banque centrale (BCEAO) pour le financement des PME.

Selon le représentant du Fonds de garantie du secteur privé (FGSP), Tidiani DIARRA, le projet qui a vu le jour en 2014 montre la volonté de l’État d’appuyer les jeunes. Le FGSP, dit-il, est un établissement financier à caractère bancaire qui a pour but de faciliter l’accès des entreprises aux crédits bancaires en apportant une garantie. Depuis sa création, plus 1500 projets ont été financés. Et les garanties accordées s’élèvent à plus de 21 milliards F CFA. Toute chose qui a permis de mobiliser un financement de 54 milliards F CFA. Pour le financement direct, le FGSP a mobilisé un montant de 1,4 milliard F CFA pour financer 20 projets. Pour les cautions et les contresignatures, c’est 29 dossiers avec 7 milliards de F CFA investis. Soit 62 milliards F CFA mobilisés au profit de 1500 bénéficiaires. Par ailleurs, depuis 2018, FGSP a étendu ses activités au financement direct et le cofinancement.

Almoustapha M. TOURE, de la BMS, abonde dans le même sens avant d’inviter les banques à sortir du financement classique pour répondre aux besoins des PME.

« Il faut se rendre sur le terrain pour connaitre son client », a-t-il martelé.

Pour sa part, Moussa Alassane DIALLO, PCA de la BNDA, a souligné que cette problématique est au cœur du développement économique dans notre pays. Car, a-t-il fait savoir, 80% des entreprises maliennes évaluent dans l’informelle. Pour ce faire, il a invité les banques à une mutation. Pour lui, financer l’informelle ne se fait pas dans un bureau. « Chacun est face à son destin. Il faut souvent oublier les règles communautaires et faciliter l’accès des PME à la commande publique », a-t-il tranché.

Aussi, a-t-il invité les acteurs à explorer les nouvelles opportunités existantes tels que les prêts à taux zéro que propose la finance islamique. « L’accès des PME au financement n’est pas une urgence, mais une exigence », s’est-il insurgé. Malgré l’importance numérique, le l’apport des PME est estimé à 10% du PIB. Pour M. DIALLO, le dispositif de la BCEAO est inapproprié pour notre contexte où l’économie est dominée par l’informelle.

Le ministre Safia BOLY a remercié la chambre de commerce pour cette initiative. Selon elle, la disponibilité d’un financement sûr et pérenne des PME est un défi de taille, un rêve de plus en plus difficile à atteindre pour les initiateurs de projets. Pour ce faire, elle a invité les acteurs à continuer à œuvrer à rendre ce financement accessible. Pour sa part, le département s’engage à renforcer les structures d’appui et d’accompagnement.

« Nous fondons beaucoup d’espoir sur les réflexions de cette rencontre », a-t-elle encouragé.

Par Abdoulaye OUATTARA

INFO-MATIN

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