Depuis 59 bonnes années, les officiels du Mali n’ont cessé de mentir aux Maliens, leur faisant croire qu’ils sont indépendants et souverains en tout lieu et en toute circonstance. Pourtant, eux-mêmes savent pertinemment bien que c’est faux. Depuis la déclaration officielle de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale jusqu’à nos jours, le Mali, à travers la complicité cynique de ces dirigeants, associée aux combines impérialistes sanguinaires de ses « partenaires étrangers, ne s’est plutôt enfoncéque dans une dépendance hautement préjudiciable à son devenir.
Le franc malien, une monnaie souveraine, a été englouti par les combines de l’Occident au profit du franc CFA avec toutes les conséquences fâcheuses sur les finances publiques. L’armée malienne, un outil de défense portant initialement toutes les couleurs de sa souveraineté, est aujourd’hui la risée du monde. Cela, par la faute des dirigeants maliens, eux-mêmes, qui l’ont systématiquement dépecée au grand plaisir d’une domination étrangère tous azimuts.
L’école malienne, jadis parmi les plus luminifères de la sous-région, est aujourd’hui parmi les plus ténébreuses à cause de reformes destructives imposées à différents gouvernements de l’ère démocratique par les instances financières internationales, en échange, notamment, d’aides publiques au développement, lesquelles aides, en vérité, n’ont jamais servi à développer le Mali, mais plutôt l’appauvrir.
L’autosuffisance alimentaire qui était pour les Maliens, un motif de fierté en termes de souveraineté alimentaire favorisée notamment par la riche productivité agropastorale au plan national, a désastreusement cédé la place à la sous-alimentation. Le fait que l’essentiel des denrées alimentaires soit importées d’ailleurs, a finalement acculé le Mali à la dépendance alimentaire.Nos projets de développement social, techniquement destinés à répondre aux exigences populaires, sont plutôt élaborés hors des frontières nationales, loin des réalités sociales locales. Cela, sur la base de politiques imposées par les décideurs internationaux.
L’asservissement des entreprises nationales pour ouvrir la voie à une meilleure floraison des multinationales étrangères en vue d’accroitre la dépendance nationale vis-à-vis des biens de consommation importés au profit de l’économie extérieure, a gravement atrophie la souveraineté de l’Etat qui demeure tributaire des aides étrangères. Les ressources naturelles, notamment minières, restent sauvagement bradées à travers la signature de contrats d’extraction farfelus au détriment des recettes d’exportation dont l’or malien occupe environ les 70%.
Même pour ce qui concerne les diverses crises politiques ou sécuritaires, les plateformes de négociation en termes de résolution des différends, sont décidées par la fameuse communauté internationale. Cela, sur la base d’agendas politiques ou intérêts géostratégiques qui ne sont jamais dévoilés au peuple et sur le dos duquel peuple, tout est toujours sataniquement orchestré. Alors, après 59 longues années, qu’est-ce qui aheureusement changé en termes d’acquisition d’une souveraineté vraie et une indépendance audacieuse à même de transformer le Mali ?
Moulaye Diop
Source: Le Point du Mali