En marge des festivités de la commémoration du 54e anniversaire de l’accession du Mali à l’Indépendance, votre hebdo préféré l’Express de Bamako, a interrogé certaines personnalités dont l’honorable Karim KEITA, Thierno Amadou Hass DIALLO, Ministre des cultes et des affaires religieuses, Hadi TRAORE gouverneurs du district de Bamako, et Madame Diallo Kadidiatou COULIBALY, Trésorière adjointe de l’association des femmes des camps de Kati, sur leur conception du 22 septembre au Mali et leur regard sur le Mali Indépendant de 1960 à nos jours. Compte tenu de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays les activités de cette édition étaient placées sous le signe de la paix et de la réconciliation nationale. Comme suit, nous vous invitons à lire attentivement les éléments de réponse recueillis par-ci par-là.
Balla KEITA « le guaribou de Dieu.»
De l’indépendance à maintenant le Mali ne fait que progresser et nous nous devons de soutenir ceux qui ont la tâche dure
Comme on pouvait s’y attendre, à notre première question : que représente pour vous le 22 septembre, tous les interviewés pensent que le 22 septembre marque la date anniversaire de l’affirmation de la souveraineté des maliens à disposer d’eux-mêmes, c’est la date à laquelle le Mali accéda à la souveraineté nationale et internationale en un mot à l’Indépendance. Ainsi, nous comprenons Monsieur Balla KEITA, un « guaribou » de DIEU comme il s’était présenté lors de notre rencontre à Kati avec son sourire large et le regard brûlant des feux de l’espoir, qui pense que le 22 septembre est la fête anniversaire de l’Indépendance du Mali : «depuis 1960, chaque année à cette date on essaye de se retrouver pour se remémorer de cette date et surtout de ce qu’ont fait nos prédécesseurs. Et chaque fois à cette occasion je me sens animé d’un sentiment de joie, de fierté et de force comme seul est capable de donner la liberté et le progrès». Car pour M. Keita qui ne porte, sur le Mali indépendant de 1960 à nos jours, qu’un regard de progrès, le Mali ne fait qu’avancer : «notre pays est dans le parcours du combattant. De l’Indépendance à maintenant certes, les choses n’ont pas été faciles mais, le Mali ne fait que progresser. Comme pouvons-nous le constater dans le temps le Mali n’était pas comme. Il n’y avait même pas assez de bonnes routes donc on progresse et on va comme ça» Comme qui dira lentement mais surement. Par ailleurs, compte tenu de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays, «le guaribou » de Dieu l’agent de l’ANICT profite de cette occasion pour souhaiter bonne fête d’Indépendance à tous les maliens et leur dire de mettre de l’eau dans leur vin : «rien n’est facile, c’est vrai mais, nous devons être tous à même pour unir nos forces et essayer de bâtir ce pays. Ce n’est pas une seule personne ; nous devons tous ensemble conjuguer les efforts. Et pour ce faire je m’adresse particulièrement aux politiciens tout en les invitants à cesser les guerres intestines et autre afin de voir la réalité en face, c’est-à-dire le Mali. Nous devons soutenir ceux qui ont la tâche dure avec des efforts et des bénédictions. L’opposition en politique c’est vrai mais on doit savoir mener cette opposition dans la positivité. Salam Alleykoum » comme pour dire paix et bénédiction d’Allah sur tout le monde.
Madame KONE Mah FANE sage femme
Nous devons nous donner la main pour que la paix puisse régner au Mali
«Pour moi, le 22 septembre est une date mémorable. Elle symbolise l’accession du Mali à l’indépendance. Et chaque année à cette date on se retrouve pour fêter cet événement» nous confie Madame KONE Mah FANE. A cette occasion du 54e anniversaire de la date anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance, eu égard au contexte dans lequel s’est déroulée l’édition de cette année, Madame KONE a souhaité une nouvelle année de paix et surtout de réconciliation pour tous les maliens : «je voudrais demander aux maliens à travers cette fête de se donner la main pour que le Mali puisse aller de l’avant que la paix règne au Mali. » En outre pour Mah FANE, de 1960 à nos jours, le Mali a connu d’important changement : «le Mali se développe progressivement. Tout n’est pas rose mais, de l’indépendance à maintenant il y’a eu beaucoup de réalisations au Mali». La sage femme a terminé ses mots en mettant surtout l’accent sur la paix et la réconciliation autour desquelles elle a invité tous les maliens.
Adama Boureima Kanté, employé de commerce
Nous devons enterrer les haches de guerre pour qu’il ait désormais la paix au Mali
«Le 22 septembre représente pour moi une fête nationale, une fête pendant laquelle tout les maliens doivent être fier d’être malien et faire un pas en avant pour la paix et la réconciliation en laissant de coté les haches de guerre pour qu’il ait désormais la paix au Mali rien que la paix vraiment» nous répond Adama KANTE alias « tchèdjanba » devant son kiosque Orange avec le regard rêveur juste à l’entrée de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako. Aussi comme ses prédécesseurs le jeune employé de commerce trouve que le Mali ne fait qu’avancer de l’indépendance à nos jours : «le Mali connait de l’avancement bien que beaucoup ne pensent de la sorte, je pense que les maliens ont su faire beaucoup de choses et dans l’avenir j’en suis sûre, nous saurons encore mieux faire» Et quand à la célébration de cette date, M. KANTE se sent animer de fierté et surtout de liberté : «c’est à cette date là que je me sens vraiment libre, le simple fait d’entendre le 22 septembre me libère, donc pour moi c’est une très grande fête que je dédie d’ailleurs à tous les africains et qui je dirais paix, paix, paix, unité et fraternité» a-t-il précisé.
Madame DIALLO Kadiatou COULIBALY, trésorière adjointe de l’association des femmes du camp de Kati : ‘’Sans paix il n’ya pas de développement’’
Selon Madame Diallo Kadiatou COULIBALY, Le 22 septembre est un jour de fête et de joie pour tous les maliens. C’est la fête anniversaire de l’indépendance du Mali. Et c’est très important. Cependant, selon elle à la différence des autres années ou cette date se commémore avec faste et beaucoup d’ambiance surtout par les femmes : «cette année, vu la situation du pays, on pense beaucoup à la réconciliation et à la paix, la paix pour le Mali et pour tout le monde car sans paix il n’ya pas de développement» a-t-elle affirmé.
Par ailleurs, Kadiatou COULIBALY porte sur le Mali indépendant un regard de progrès : «de 1960 à nos jours le Mali ne fait qu’aller de l’avant. C’est un peu lent tout de même, mais, le Mali progresse. Et ce progrès est visible aussi bien chez les hommes que les femmes». Pour accélérer le rythme de ce progrès et assurer le développement durable pour tous, madame Diallo pense que nous devons être beaucoup plus collaborateurs entre nous afin de bien gérer ce pays : «la bonne gestion est indispensable et à tout les niveaux. Car pour un meilleur développement il faut savoir bien gérer partout. Il faut vraiment cela» a-t-elle conclut.
Madame TRAORE Hawa TRAORE aide ménagère
Les gouvernants doivent avoir pitié des gouvernés surtout les pauvres.
Hawa abonde dans le sens de ces prédécesseurs quand à sa conception du 22 septembre au Mali : «le 22 septembre est une fête nationale au Mali. C’est la fête anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance».
De même, elle trouve que le 22 septembre n’a pas été fêté cette année comme on en a l’habitude. Pour elle, cela est dû à la crise du nord et à la pauvreté qui se fait sentir depuis un certains temps.
Cependant pour Hawa, si le Mali progresse depuis son accession à l’indépendance jusqu’à nos, seuls les gouvernants et leurs proches en ont bénéficié : «chaque année, la vie devient encore chère surtout dans les campagnes, les gens sont malades, il ya l’insécurité alimentaire et le problème d’emploi pour nos frères et sœurs diplômés et non diplômés. Vraiment le Mali se développe mais seulement au bénéfice des riches qui deviennent encore plus riches et au dépend des pauvres qui s’appauvrissent» précise-t-elle. Par conséquent en souhaitant une très bonne fête d’indépendance à tout les maliens, Hawa lance un appel aux gouvernants d’avoir pitié des gouvernés et surtout des pauvres. S’agissant de la crise du nord elle voudrait que les maliens surtout les politiciens se donnent la main afin de faire un et indivisible autour du Mali.
Minata KONE dite Mah, vendeuse de friperie
Seule l’union des cœurs et des esprits peut nous éviter le pire
Minata KONE pense comme Hawa Traore. Si le 22 septembre est la date anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance, Mah porte un regard négatif sur le Mali de 1960 à nos jours. Car selon elle si le Mali s’est développé cela s’est fait uniquement à l’avantage de ceux qui se sont succédé au pouvoir. Compte tenu de la situation du pays Mah aussi croit que seule l’union des cœurs et des esprits peut nous éviter le pire : «Main dans la main nous devons travailler en parlant le même langage pour sortir le Mali de la crise. Et si tout le monde s’engageait dans ce sens il n’y a aucune raison que le Mali ne puisse pas se développer».
Baba COULYBALY réparateur de pneus
Si nous ne nous entendons pas entre nous le pays tombera dans le gouffre
Monsieur COULIBALY Baba rejoint un peu Madame Traoré Hawa et Minata KONE. Pour lui le 22 septembre est la date anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance. Cependant, il trouve que le Mali n’est pas aussi indépendant comme le pensent beaucoup de maliens et avec orgueil et fierté. «Si le Mali est indépendant c’est seulement sur papier, dans les faits c’est autre chose. Sinon comment peut on comprendre ce qui se passe au Mali depuis un certains. Que des bandits armés venus de nulle part viennent s’attaquer à une nation souveraine reconnue internationalement depuis 1960 et que le monde entier impose à cette dernière de négocier. Si on était réellement indépendant on en serait arrivé à ce que certaines nations colonialistes viennent nous dicter leur ordre pour des fins impérialistes et pour avoir main mise sur nos ressources naturelles dont elles ne disposent pas chez elles. Pensez-vous que si une minorité française se rebellait aujourd’hui contre la France pour réclamer une quelconque autonomie qu’on parlerait de négociation, que l’Union européenne et la Communauté internationale demanderaient à ce pays de négocier ? Non ! Donc nous ne sommes pas indépendant et nous sommes là comme ça on n’a rien. Aussi depuis l’indépendance surtout à partir des années 1970 et 1991 nous allons de mal en pis. Sur le plan agricole ou nous pouvons exceller avec les potentialités dont nous disposons c’est encore pire. Le paysan ne peut plus cultiver faute de moyens. Ceux qui ont les moyens ne cultivent pas. Ce qui fait que la famine persiste. Sur le plan sécuritaire ça ne va plus. Avec l’avènement de la démocratie notre armée de façon progressive s’est affaiblie. Ce qui fait qu’aujourd’hui que nous n’avons ni force ni défense. Sur le plan politique c’est pire. Nos politiciens à cause de leur égoïsme n’ont plus le sens du patriotisme. Sinon, pourquoi faire de l’achat d’un petit avion un scandale, pourquoi ne pas se mobiliser et donner le meilleur de soi-même pour libérer le tiers de ton pays occupé par des bandits. En un mot, le Mali a trop d’ennemi dont certains sont ses propres fils en collaboration avec des étrangers. C’est grave»
Bref pour Baba, on change tout ça. Il s’agit d’abord à commencer à nous aimer entre nous parce que nous ne nous aimons pas et à aimer le Mali. Ensuite de travailler en ne comptant que sur nous même. Car, en fait nous ne travaillons pas et nous ne faisons que de la mendicité. Sinon est-ce que le Fmi et la Banque Mondiale nous auraient traités comme ils l’ont fait si l’avion avait été acheté sur fond propre. C’est parce qu’il s’agit de l’argent qu’ils donnent. Donc ne comptons pas sur les autres essayons de nous mettre en valeur nous mêmes pour qu’on soit respecter. Pour conclure, Baba pense que nous devons nous entendre en bannissant les divisions : «Le Mali est un pays laïc ou nous avons tout pour réussir. Donc, si nous nous entendons, en se donnant la main le Mali va se développer et chacun aura son compte. Mais si nous continuons à nous deviser le pays tombera dans le gouffre que Dieu nous en préserve».
L’honorable Karim KEITA, Député à l’Assemblée Nationale
‘’Que les maliens restent sereins, imperturbables mais, alertes’’
Pour l’honorable Karim KEITA aussi, le 22 septembre est l’anniversaire de l’accession du Mali à l’Indépendance : «c’est la fin du colonialisme et le début d’un élan d’espoir pour le Mali et pour toute l’Afrique d’ailleurs».
En outre, Karim pense que cette date doit être l’occasion pour chaque malien, surtout ceux qui ont la lourde responsabilité de porter les couleurs nationales, de se remettre en question. «Il s’agit là de renouveler chaque année la même date ses responsabilités en faisant un bilan c’est-à-dire se demander qu’est-ce qu’on a fait jusqu’ici, qu’est-ce qui reste à faire, qu’est-ce qui est en cours. C’est à peu près cela».
Aussi, compte tenu de la situation du pays, l’honorable KEITA souhaiterait que les maliens restent confiants, sereins et alertes : «il faut que les maliens restent sereins, imperturbables mais, alertes.»
Thierno Amadou Hass DIALLO, Ministre des cultes et des affaires religieuses
‘’Paix, entente, pardon, amour, sens de la patrie et espoir’’
«Le 22 septembre pour moi, c’est la rupture avec une époque dite coloniale et la naissance d’une nouvelle, celle de l’assumassions d’un peuple de ses responsabilités. Donc, il ne s’agit pas d’une rupture d’un historique qui indéniablement est déjà établi, mais plutôt une rupture par rapport à la prise en charge d’une responsabilité de l’avenir de notre peuple», explique le Ministre Thierno Amadou Hass DIALLO. En effet, M. Diallo très fier et heureux de célébrer ce 54e anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale brûle d’espoir pour l’avenir de son pays : «franchement, je suis de ceux-là qui sont optimistes même désespérément. Je crois que de 1960 à maintenant, il y a eu des étapes presque décennales. Vous avez (1960-1968), (1970-1978-1991), etc. Dans tous les cas nous avons des acquis. Et, je pense qu’il faut mettre l’accent sur ce qui a été de fort et de beau dans ce pays et d’oublier ce qui est de mauvais et de pire. Car, c’est sur l’essentiel du beau et du bien qu’on se retrouve. L’espoir pour ce pays est tout à fait permis. Lorsque vous regardez les photos d’archive du Mali de 1960 vous ne vous retrouvez pas à Bamako de 2014. Au delà de ça l’action humaine est perfectible. Alors moi, je suis plein d’optimisme surtout avec cette jeunesse qui renait et qui reprend conscience avec une république gérée par un chef d’état qui croit en sa jeunesse et qui a de l’amour indéniable et de façon indiscutable pour son peuple. Donc, je crois que l’esprit patriotique est là, c’est incontestable. Vous avez aussi l’encrage démocratique qui se consolide. Les hiatus constatés ne sont pas la fin du monde. Tous processus humains surtout des grands peuples est souvent sujet à des ruptures qui d’ailleurs nous permettent de nous remettre en cause et de refaire notre vie. Aujourd’hui il s’agit simplement de voir les nations dites émergents et de voir leur histoire pour se dire que le processus est long et que l’espoir est permis».
Ainsi, pour terminer, le Ministre DIALLO souhaite aux maliens et au reste du monde paix, entente, pardon, amour, sens de la patrie et espoir.
Hadi TRAORE, gouverneur du district de Bamako.
‘’Dans la sérénité et la foi retrouvée que le vivre ensemble reprend tous ses droits’’
Pour Hadi Traoré, le gouverneur du district de Bamako, le 22 septembre est une date solennelle à laquelle on se retrouve pour rendre hommage à ceux qui nous ont précéder pour avoir conduit le Mali à l’indépendance au prix de la douleur et la souffrance en 1960. Selon M. Traoré, de cette date à nos jours, il n’y a que de chemins parcourus. «En vérité, le Mali de 1960 n’est pas le Mali d’aujourd’hui. Et tout n’est certes pas rose. Parce que le Mali de 1960 au niveau des valeurs était de loin en avance sur le Mali d’aujourd’hui. Mais, le Mali d’aujourd’hui au regard des avancés liés à la technologie aux intelligences qui se sont formées à tout les niveaux, offre beaucoup plus de possibilités d’agir. Et, le pays est en plein chantier à tous les niveaux. Bamako hier n’est pas Bamako d’aujourd’hui. Et dans le Mali profond depuis la décentralisation ce bouleversement dans le meilleur des cas est perceptible partout. Le pays s’est métamorphosé. Nous avons des services sociaux élémentaires de base à tous les niveaux même aux niveaux communautaires. Hier, il fallait s’arrêter uniquement au niveau de l’arrondissement pour sentir la présence de l’Etat. Aujourd’hui, avec la décentralisation on a tiré vers le bas tout ça et c’est heureux».
En guise de conclusion et compte tenu de la situation qui prévaut et surtout des négociations à Alger entre le gouvernement et les groupes armés, M. Traoré demande aux maliens dans la sérénité et dans la foi retrouvée de prier pour que la paix et la réconciliation des cœurs et des esprits reviennent, le vivre ensemble reprend tout son droit. «C’est à ce prix que l’on peut construire quelque chose de durable» a-t-il précisé.
Ainsi, à lire ces propos nous comprenons le malien quelque soit son niveau et son statut n’aspire qu’à la paix, et l’amour, à la fraternité, et au développement durable pour tous. Pour quoi donc ne pas faire la paix et la réconciliation des cœurs et des esprits autour du Mali un et indivisible ?
Amadou Konaté