Pour promouvoir la culture de son terroir, le Directeur général de l’ORTM, Sidiki N’Fa Konaté, a eu une idée géniale. Il a créé le Festival international de M’Bolon, du nom de cet instrument mythique de musique, en voie de disparition au Mali.
Une belle initiative qui a été accueillie par les populations qui n’attendaient pas plus. Ce festival, tenu du 19 au 21 mai dernier, a tenu toutes ses promesses. Il a permis aux populations de cette localité de se retrouver et d’échanger sur le développement de leur cercle.
Après le lancement des travaux de construction de la route Zantiébougou-Kolondièba- frontière Côté d’Ivoire, en novembre dernier, le club des amis de Sidiki N’Fah Konaté, l’association ‘’Kéwalé a ni sabali’’, a décidé de connecter le cercle avec ses 12 communes et 208 villages au reste du monde à travers l’organisation de la première édition du festival international de M’bolon, tenu les 19 au 21 mai 2017.
Initié par le club des amis de Sidiki N’Fah Konaté, le festival de M’bolon, le dernier-né des festivals du Mali, se veut en plus de sa dimension festive un véritable outil d’unité et de cohésion sociale pour le développement économique du cercle. Lequel s’ouvre au reste du pays et à Côte d’Ivoire par la réalisation très prochaine de la route Zantiébougou-Kolondièba- frontière Côté d’Ivoire. Trois jours durant, la ville de Kolondièba a accueilli les festivaliers venus de Bamako, des différentes localités du cercle et un peu partout de l’intérieur du pays.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le directeur régional de la culture de Sikasso, représentant le ministre de la Culture. Etaient également présents à cette cérémonie, le président de l’APCAM, Bakary Togola, la marraine de cette première édition, Mme Diawara Mariame Kondé, le président du festival, Sidiki N’Fah Konaté, les autorités politiques et administratives du cercle et bien d’autres invités.
Le festival a été magnifié par des soirées culturelles avec le M’bolon, des concerts, une série de conférences débats sur la protection l’environnement, la régionalisation et l’histoire de l’instrument de musique, ‘’le M’bolon’’ et un match de football.
Chaque prestation des troupes a servi de leçons et d’expériences pour la jeune génération. Ce furent de véritables leçons d’éducation sur le respect de la parole donnée, l’adoption de bons comportements au sein de la société, l’importance de la protection de l’environnement et l’économie, etc. Malgré certaines difficultés sur le plan organisationnel, le président du festival, Sidiki N’Fah Konaté et ses partenaires ont réussi le pari dans un environnement sécurisé avec la forte mobilisation des populations de Kolondièba et ses 12 communes (Bougoula, Fakola, Farako, Kadiana, Kébila, Kolondièba, Kolosso, Mena, Nangalasso, Ngolodiana, Tiongui Tousséguéla).
Le maire de Kolondièba, Elhabib Mariko dans son discours de bienvenue, a mis l’accent sur l’impact de cette rencontre culturelle sur la vie de sa commune. Selon lui, ce festival est un cadre de rencontre et d’échange. Mais c’est aussi une opportunité économique pour les commerçants et autres artisans de la commune.
A la suite du maire, le président du festival, Sidiki N’Fah Konaté, a édifié les festivaliers sur le choix du thème en mettant en relief l’importance du M’bolon dans cette partie de notre pays. Selon lui, cet instrument de musique incarne des valeurs sociétales qui peuvent servir au Mali à bâtir la paix. «Le M’bolon est le symbole du travail, de la bravoure, de l’effort et de la dignité dans les épreuves. Le festival M’bolon est l’hymne du travail.»
Avec cette initiative, Sidikji N’Fa Konaté est devenu désormais le rassembleur des fils et filles de Kolondièba au tour d’un seul idéal commun, celui du développement du cercle. Ce qui explique dans son adresse à la population et aux autorités communales, il a tenu un discours de reconnaissance et de rassemblement.
En effet, parlant du développement du cercle, le président du festival a indiqué que c’est un processus qui nécessite une synergie d’action entre toutes les composantes du cercle d’où le slogan ‘’la culture moteur du Développement’’. «Kolondièba regorge de potentialités humaines, artistiques, culturelles et économiques. Il nous appartient à nous d’abord ressortissants de kolondièba de prendre conscience de ces potentialités et de les mettre en valeur. Personne ne le fera à notre place. Demain se prépare aujourd’hui et la création du festival entre dans cette vision du futur de notre cercle. Populations de kolondièba, comme une maison, un immeuble, le développement commence à la base. Quand on aime son village, sa commune on aimera forcement son pays».
En réalité, par cette première édition, il s’agissait pour les organisateurs du festival de créer un cadre de rencontre des hommes, des femmes, des jeunes des enfants de toutes les communes de kolondièba, de donner plus de visibilité aux potentialités artistiques et touristiques du cercle de kolondièba. Ce cadre de rencontre et de promotion culturelle crée sans nul doute de valeur ajoutée au secteur économique notamment le secteur du petit commerce, l’emploi des jeunes, les transports et la restauration.
Pour les prochaines éditions, les organisateurs ambitionnent de faire participer la côte d’ivoire, la guinée, le Burkina-Faso et d’autres pays. Parce que selon eux, l’aire socioculturelle du M’bolon va au-delà de nos frontières et concerne toutes les sociétés et civilisations agraires.
Vivement la 2ème édition qui se tiendra au même moment l’année prochaine.
Moussa Koné, envoyé spécial